Vendre des livres jeunesse est un peu plus compliqué que de vendre des romans pour adultes ou jeunes adultes.
Pourquoi ? Parce que contrairement aux livres pour adultes, où celui qui achète est souvent aussi celui qui lit, vendre un livre jeunesse, c’est un peu comme préparer un plat qu’un parent achète alors que c’est l’enfant qui va le manger. En gros, vous avez deux palais à satisfaire.
Bonne chance 😉
Donc si vous êtes auteur et que vous galérez à faire connaître votre livre jeunesse, ces conseils vous donneront un sérieux coup de pouce. Le dernier est sans doute mon préféré parce que, potentiellement, il peut vous garantir des ventes continues pendant 2, 4, 6 ou 8 ans.
Alors Spoil alerte : non, ça ne se fait pas tout seul… ça demande du boulot, mais ça marche.
Sommaire
1 — Participer à des événements en direct
La première stratégie qui m’a permis de vraiment vendre mes livres jeunesse, c’est de participer à des événements en direct comme des salons ou des dédicaces.
Les dédicaces, les salons du livre, ou encore des événements comme des lectures publiques (dans des médiathèques par exemple) sont des moments en or. Parce que les parents et les enfants aiment le contact humain. Ils aiment voir l’auteur, lui parler, et acheter un livre dédicacé en espérant que vous deviendrez célèbre et qu’ils pourront le revendre une fortune plus tard sur eBay 😉
Ce sont des moments précieux. Je ne connais rien de plus fun que de parler de mes livres avec des enfants. Les questions qu’ils posent, les réponses qu’ils donnent, c’est du pur bonheur en barre et, le soir venu, vous rentrerez avec des caisses d’histoires drôles et cocasses à raconter. Alors, ne vous en privez surtout pas.
Mais si vous voulez vendre vos livres pendant les dédicaces et que ce soit plus qu’un bon moment à passer, alors vous devez suivre ces deux règles :
Prévoyez des goodies et des bonbons !
La première, prévoyez des goodies comme des marque-pages ou des flyers et un petit bol de bonbons. Les marque-pages, c’est pour leur rappeler subtilement de laisser un avis en ligne. Vous écrirez un petit rappel « Laissez-moi un commentaire » sur vos marque-pages pour ne pas qu’ils oublient.
Les bonbons, c’est pour engager la conversation. Vous offrez un bonbon aux enfants qui passent (avec l’accord des parents bien sûr) et vous en profitez pour leur parler des bienfaits de votre livre.
Ça fait un peu monsieur en imperméable qui propose des bonbons à la sortie des écoles, mais tant qu’il s’agit d’un livre, personne ne s’en plaindra 😉
Soyez dynamique
La deuxième règle est la plus importante : soyez dynamique.
Ne restez pas assis derrière votre présentoir comme un lézard qui attend qu’une mouche passe. Levez-vous, allez voir les gens qui se promènent dans le rayon des livres pour enfants, abordez-les avec le sourire et sans vous imposer. Lancez la conversation en proposant un bonbon aux petits.
Bref : vendez-vous. Je sais que c’est difficile quand on n’a pas l’habitude.
On a peur de déranger, peur d’être rejeté, mais même si vous avez peur, faites-le quand même.
Faites-le une fois en ayant peur, puis faites-le une 2e fois en ayant peur et puis, très vite, vous le ferez sans avoir peur et vous verrez la différence sur vos ventes.
Pour information, la moyenne de vente d’un livre pour un auteur pendant une dédicace est de 7 exemplaires. Ma moyenne personnelle est de 37 exemplaires, soit plus de 5 fois plus.
Je ne dis pas cela pour me vanter, mais pour que vous compreniez que la règle du dynamisme peut vraiment faire une grosse différence sur vos ventes.
LISEZ L’ARTICLE : Réussir ses séances de dédicace

2 — Optimiser votre site d’auteur pour livre jeunesse
Votre site web, c’est votre QG, votre base d’opérations, votre magasin ouvert 24 h/24. Mais un magasin mal rangé où il faut dix minutes pour trouver la caisse… personne n’y reste longtemps.
Croyez-moi, un parent qui cherche un livre pour son enfant n’a pas le temps de jouer à Sherlock Holmes sur votre site pour savoir si votre livre jeunesse correspondra bien aux besoins de son enfant.
Assurez-vous que l’âge cible de vos lecteurs est bien visible. Mettez en avant des extraits visuels — les parents adorent voir à quoi ressemblent les illustrations — et proposez une inscription facile à votre newsletter.
LISEZ L’ARTICLE : Vendre son livre en ligne
Quand les parents de vos lecteurs s’inscrivent à votre newsletter, cela signifie qu’ils vous laisseront leur adresse email et que vous pourrez les contacter directement à chaque sortie d’un nouveau livre ou à l’occasion d’une opération de promotion.
La liste email, c’est LE saint Graal des auteurs qui veulent vendre leur livre.
Une astuce pour les Pro : « Une section spéciale « enseignants » sur votre site, c’est toujours un plus.
Rassurez-les, montrez-leur comment votre livre peut être utilisé en classe, et BAM ! vous vous faites un coup de pub gratuitement en entrant dans les écoles.
En bonus, ils vous commanderont peut-être des livres en gros. C’est plus simple que d’essayer de vendre chaque exemplaire un par un.
3 — Contacter la presse locale
Je sais, vous vous dites sûrement : « Mais pourquoi la presse locale ? Personne ne lit les journaux, non ? »
Eh bien, détrompez-vous. La proximité rassure. Les parents aiment savoir que l’auteur du livre de leur enfant n’habite pas loin. Parce que, dans leur tête, si vous habitez à 10 minutes de chez eux, vous ne pouvez pas être un psychopathe.
(Logique, non ?)
Alors, n’hésitez pas à envoyer un communiqué de presse à votre journal local. Montrez que votre livre a des liens avec la région, et vous serez surpris du résultat. Et si votre histoire a pour décor une ville proche, encore mieux ! Les lecteurs adorent retrouver des lieux qu’ils connaissent dans les livres qu’ils achètent.
Quand vous enverrez votre service de presse, mentionnez où on peut trouver votre livre localement. Laissez votre livre en dépôt-vente dans une librairie du coin et dans une grande surface.
Vous pouvez également coupler votre service de presse avec une séance de dédicace. C’est un combo qui fonctionne très bien.

4 — Collaborer avec des blogueurs
Si vous pensez qu’écrire un livre c’est déjà du travail, attendez de voir le temps que vous allez passer à traquer des chroniqueurs et des blogueurs.
C’est un peu comme une chasse au dahu, car les bons chroniqueurs dans le genre jeunesse sont rares et ceux qui en valent la peine sont littéralement noyés sous les demandes de chroniques.
Alors, quand vous en avez un, il faut faire ce qu’il faut pour se faire remarquer.
Commencez par nouer un lien avec le chroniqueur sans rien lui demander en échange. Vous ne lui dites même pas que vous écrivez.
Lisez ses publications sur les réseaux sociaux, partagez-les et laissez de gentils commentaires.
Quand vous avez l’impression qu’il sait vaguement qui vous êtes, alors vous pouvez rentrer dans le vif du sujet. Mais, pitié, pas avec un message du genre :
« Salut, tu veux lire mon livre ? »
Ça sent l’amateur à plein nez et, spoiler : ça ne marche jamais.
Contactez-les avec un vrai message personnalisé et proposez-leur une copie gratuite de votre roman.
Si vous voulez vous faciliter la vie, vous pouvez télécharger directement la liste des meilleurs chroniqueurs, disponible en cliquant ici.
5 — Utiliser la publicité Amazon
Une fois que vous avez quelques avis positifs, vous pouvez envisager de faire un peu de pub sur Amazon.
Attention, je dis bien « envisager » !
Ce n’est pas magique. Si vous pensez qu’il suffit de mettre 20 euros dans une pub pour vendre des livres jeunesse par wagon de 500 exemplaires, désolé de casser vos rêves, mais ça n’arrivera pas.
La publicité payante a un effet multiplicateur sur les ventes. Si vous vendez 10 exemplaires par mois, vous pouvez espérer multiplier vos ventes par 10 ou 100 et passer à 100 ou 1000 exemplaires par mois avec une bonne pub.
Mais 100 fois zéro… ça fait toujours zéro.
La clé, c’est de bien cibler. Faites une sélection fine des mots-clés sur lesquels vous allez vous positionner. Cherchez à toucher les parents qui achètent des livres dans le même genre que le vôtre.
Posez-vous la question : comment les parents vont-ils chercher un livre jeunesse pour leurs enfants ? Quels mots vont-ils taper dans la barre de recherche ?
Ensuite, vous ciblez ces mots-clés.
Commencez avec un petit budget et ne suivez pas les recommandations d’enchère d’Amazon. Elles sont beaucoup trop hautes. Commencez bas. Si ça marche, vous pourrez augmenter.
Enfin, dernier conseil pour les livres pour les tout petits : faites la pub pour la version papier, pas pour la version ebook.
Les parents cherchent généralement des versions papier pour lire le livre avec leur enfant, le soir avant le coucher. L’usage de la liseuse dans ce cadre précis n’est pas encore rentré dans les habitudes.

6 — Bloguer sur la jeunesse
Le blogging est une autre stratégie qui peut fonctionner pour vendre des livres jeunesse sur le long terme.
Alors oui, ça demande du temps, mais le blogging vous permettra de vous construire une audience fidèle qui vous fera confiance. Et une fois que la confiance est acquise, la vente est quasi garantie.
L’avantage du genre de livres pour enfants, c’est que le nombre de sujets à traiter sur votre blog est quasi illimité.
Vous pouvez parler éducation, jeu, alimentation, activité créative, santé, apprentissage, comportement, développement… c’est sans fin.
Un conseil cependant : spécialisez-vous. N’essayez pas de parler des enfants en général. Choisissez une niche, la plus proche possible du thème de vos livres comme l’éducation bienveillante, la confiance en soi, les activités en plein air, etc.
Choisissez des sujets qui intéressent les parents et les enseignants. Ce sont eux qui liront votre blog, pas les enfants.
Vous n’avez pas besoin d’être un expert en éducation ou en développement infantile pour tenir un blog comme celui-là : il vous suffit juste de partager votre expérience en tant que parent, oncle, tante ou nounou.
Partagez vos conseils, vos observations en toute humilité et avec une réelle volonté d’aider ceux qui vous lisent.
Très souvent cela n’en demande pas plus.
L’avantage de cette stratégie, c’est que les enfants de vos lecteurs vont grandir avec vos conseils et que si vous écrivez des livres pour les 3-4 ans mais aussi pour les 5-6 ans, les 7-8 ans et les 9-10 ans… ces enfants grandiront en lisant tous vos livres ce qui vous garantit de vendre vos livres jeunesse pendant des années et des années.
Voilà donc mes six stratégies pour vendre des romans jeunesse.
Oui, ça demande du travail, et non, vous ne deviendrez probablement pas riche du jour au lendemain.
Mais avec un peu de persévérance et les bonnes actions, vous pouvez vraiment faire décoller vos ventes en les appliquant avec sérieux.
Alors, dites-moi, laquelle de ces stratégies vous semble la plus prometteuse pour vous ?
Dites-le-moi dans les commentaires.