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Pourquoi terminer un premier jet rapidement est essentiel ? Parce que 12 millions de Français rêvent d’écrire un livre chaque année et que seuls 600 000 (soit 5 %) y parviennent. La raison ? La plupart n’arrivent pas au bout de leur premier jet. Ils s’essoufflent, tombent en panne… et laissent tomber en se disant qu’ils y reviendront plus tard (spoiler alerte : « plus tard » n’arrive jamais).
Ce n’est absolument pas une question de talent ou de capacité. Le talent inné pour l’écriture n’existe pas. C’est un fantasme.
La raison de ces abandons en série est beaucoup plus simple et redoutable à la fois : écrire un roman, c’est long. Trop long. En tout cas suffisamment long pour que l’enthousiasme du départ retombe comme un soufflé cuit dans un four trop chaud, et laisse la place au doute et au découragement.
Pour éviter cela, Fabio, coach masculiniste sur Instagram, vous dira que vous avez besoin de discipline, de volonté et de persévérance.
Moi, je recommanderai à Fabio d’effectuer une reconversion professionnelle en tant qu’assistante maternelle en école publique. Il y perdra en rémunération, mais il y gagnera en humilité (et il dira moins de conneries).
Bien sûr qu’il faut de la volonté pour écrire un livre, mais croire que la réussite de ce projet repose entièrement sur ce facteur, c’est comme croire qu’il suffit de vouloir maigrir pour y arriver (et je suis bien placé pour savoir que ce n’est pas le cas).
La volonté est un muscle et, comme tous les muscles, il se fatigue. Vous pouvez le renforcer en le faisant travailler, mais il aura toujours des limites et vous y serez confronté à un moment ou à un autre.
Donc : la volonté et la discipline, oui, mais c’est loin d’être le plus important.
Alors que faire pour éviter cette phase de doute et de démotivation ?
La meilleure technique que je connaisse, c’est d’avoir terminé d’écrire votre livre avant qu’elle arrive.
Sommaire
Écrire vite ne veut pas dire écrire mal
Ne confondons pas « Vitesse » et « Précipitation ».
Je ne suis pas en train de vous inciter à privilégier la quantité sur la qualité. Il est tout à fait possible de terminer votre premier jet plus rapidement que vous le faites aujourd’hui sans pondre une daube pour autant.
Il n’est pas non plus question de gâcher votre plaisir d’écrire. C’est bien la dernière chose que je souhaite.
J’ai essayé des tonnes de techniques pour améliorer ma vitesse et ma qualité d’écriture, et je peux vous assurer d’une chose : si le plaisir manque à l’appel, la technique en question devient instantanément contre-productive.
Le but est de vous donner les clés pour augmenter votre vitesse d’écriture sans sacrifier ni le plaisir, ni la qualité. De vous permettre de terminer votre premier jet avant l’arrivée des baisses de motivation et des vagues de doute du style :
« Cela ne va intéresser personne ! »
« De toute façon, ce que j’écris est nul. »
« À quoi bon continuer ? »
Ces conseils vous paraîtront peut-être contre-intuitifs, voire totalement déconnectés du monde de l’écriture. Pour autant, je vous garantis leur efficacité directe ou indirecte sur votre production.
Conseil n°1 — Pourquoi accepter que votre premier jet soit mauvais vous fera gagner du temps
Un premier jet n’est pas fait pour être parfait. Il est fait pour être terminé.
Aucun auteur sérieux, depuis l’invention de l’imprimerie, n’a jamais publié son premier jet. Pourquoi ? Parce qu’ils sont maladroits. Ils comprennent des erreurs de rythme, des incohérences, des lourdeurs dans le style, etc.
Personne n’a jamais réussi à atteindre la perfection du premier coup. Et vous, comme les autres, devrez immanquablement passer par une (ou plusieurs) phase de correction et de réécriture.
C’est inévitable.
Alors, ne vous inquiétez pas si votre prose n’est pas aussi élégante que celle de votre écrivain préféré et dites-vous que ce même auteur, malgré ses années d’expérience, a lui aussi dû passer par des étapes de correction avant de publier ses romans.
👉 En lâchant la pression du « parfait », vous libérez du temps et de l’énergie pour avancer plus vite.
Conseil n°2 — Ne corrigez pas votre texte en cours de route (écrivez d’abord, révisez ensuite)
La première cause de ralentissement dans l’écriture d’un premier jet est la correction du texte au fur et à mesure.
Si vous vous concentrez sur l’avancement de votre récit, chaque séance d’écriture vous rapprochera de la fin, lentement peut-être, mais sûrement.
En revanche, si vous passez votre temps (ou une partie) à corriger ce que vous avez fait la veille, vous n’avancerez pas… ou beaucoup moins vite.
Je sais que pas mal d’auteurs et autrices sont en train de s’insurger en lisant cela : « Mais non ! Moi je corrige au fur et à mesure et cela marche très bien. »
Et je suis sûr que c’est vrai.
Mais souvenez-vous que ces conseils sont là pour vous permettre de terminer plus vite et, ainsi, d’aller au bout de votre texte. Si corriger au fur et à mesure fonctionne pour vous, alors ne changez rien.
« Mais Jérôme, si je me rends compte, en cours d’écriture, que j’ai commis une erreur d’incohérence dans un chapitre précédent ! Il faut bien que je le corrige non ? »
Bien sûr que vous devrez le corriger… mais plus tard. Achetez-vous n’importe quel carnet et prenez des notes rapides quand vous remarquez une erreur :
« Mon héros sort un pistolet de sa poche au chapitre 9, je dois mentionner ce pistolet dans les chapitres précédents. »
« Cet événement ne peut pas se produire si ce personnage est toujours vivant au chap. 12. Le tuer au chap. 5 »
(Oui, les auteurs sont des sadiques sans cœur).
Votre premier jet doit être écrit avec des œillères, le regard fixé sur la ligne d’arrivée. L’important est d’écrire le mot « Fin » dès que vous le pouvez.
👉 Vous doublez votre vitesse d’écriture en supprimant la tentation de perfectionnisme.
Pour en savoir plus sur la correction, lisez « 12 clés pour corriger son roman«
Conseil n°3 — Musclez vos doigts pour gagner en vitesse de frappe
Quand j’avais 7 ou 8 ans, j’empruntais la vieille machine à écrire de ma mère pour écrire des histoires.
Oui, cela m’a pris très tôt.
C’était une antiquité, en métal bleu clair. Elle pesait une tonne et son mécanisme se bloquait lorsque j’appuyais sur deux touches en même temps.
J’ai passé des heures à taper sur cette machine… et j’ai acquis très vite une bonne dextérité avec mes doigts. Je savais inconsciemment où se trouvaient les lettres.
Des professionnels de la dactylo vous diraient certainement que j’ai pris de mauvaises habitudes, et ils auront sans doute raison. Je tape beaucoup moins vite qu’une personne qui a appris dans les règles de l’art… mais je tape quand même plus rapidement que la grande majorité des gens.
Taper vite vous permettra non seulement d’écrire votre premier jet plus rapidement, mais cela vous aidera à dérouler une prose de meilleure qualité.
Ce qu’on appelle le flow est l’état dans lequel vous êtes lorsque les mots vous viennent naturellement, sans avoir besoin de réfléchir pour les taper. C’est l’état dans lequel vous êtes totalement immergé dans votre livre, lorsqu’il coule tout seul.
Entrer dans l’état de flow devrait être l’objectif de tout auteur lors d’une séance d’écriture. C’est un sentiment fantastique.
Or, il est beaucoup plus facile d’entrer dans le flow si vous ne cherchez pas sans arrêt la bonne touche pour continuer d’écrire. C’est la raison pour laquelle taper plus vite de façon instinctive est un atout incroyable.
👉 Plus vous tapez vite, plus vous entrez facilement dans le flow et avancez sans effort.
Comment y arriver ? Je ne connais qu’un seul moyen : la pratique.
Voilà un petit exercice pour vous y aider :
- Réglez le minuteur de votre téléphone sur 15 minutes.
- Lancez-le et écrivez un texte de votre cru, sans vous arrêter jusqu’à la fin du minuteur.
- Comptez le nombre de mots écrits sur un tableau Excel ou un carnet.
Faites cet exercice régulièrement (tous les jours si possible) et vous verrez votre vitesse s’envoler.
Bien sûr, vous finirez par rencontrer un plafond que vous aurez beaucoup de mal à franchir, mais ce n’est pas important. Le but, c’est de vous faciliter la vie lors de l’écriture de votre premier jet, pas de gagner les championnats du monde de dactylo.
Pour en savoir plus sur l’écriture rapide, lisez « Comment écrire plus vite et mieux«
Conseil n°4 — Sommeil, stress, hydratation : prendre soin de son cerveau pour écrire plus vite
Si ce sont vos doigts qui tapent, c’est bien votre cerveau qui leur dit quoi taper.
Votre cerveau est, sans aucun doute, l’organe dont vous avez le plus besoin pour écrire… et pourtant vous n’imaginez pas le nombre d’auteurs qui n’en prennent pas soin. C’est comme si un footballeur jouait un match avec une jambe dans le plâtre.
Notre cerveau ne possède pas de terminaison nerveuse. C’est la raison pour laquelle il est si facile de le maltraiter sans en être conscient. Pourtant, notre mode de vie a un impact direct sur nos cellules grises et sur leur efficacité :
Dormir pour écrire plus vite
Il a été prouvé que le manque de sommeil réduit notre capacité de concentration de 20 à 30 %. Autant dire qu’une nuit écourtée aura un impact direct sur votre vitesse et votre qualité d’écriture.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le conseil de Fabio (oui, encore lui) : « Pour avoir le temps d’écrire, lève-toi une heure plus tôt le matin » est aussi pertinent que de porter un déguisement du Ku Klux Klan à un rassemblement des Black Panther.
Vous n’écrirez rien de valable si vous portez un set coordonné de Samsonite sous chaque œil.
👉 Mieux vaut écrire 30 minutes bien reposé que 2 heures en mode zombie.
Apprivoisez le stress
Quand l’angoisse grésille en arrière-plan, impossible d’entrer dans cet état de fluidité où les mots coulent presque sans effort. C’est comme de vouloir courir un marathon avec un sniper qui cherche à vous coller une balle dans le genou.
Le stress nuit à votre créativité. C’est un ennemi à abattre.
Voici une technique simple pour vous y aider :
Vous avez passé une mauvaise journée ? Votre patron vous a humilié en public ? Vous vous êtes retenu de lui balancer ses quatre vérités, mais la pilule ne passe pas.
Écrivez ce que vous n’avez pas pu dire à votre patron. Balancez par écrit tout le mal que vous pensez de lui sous la forme d’un email… que vous n’enverrez jamais.
Vous avez une liste de tâches plus longue qu’une journée sans Nutella et vous stressez à l’idée d’oublier quelque chose d’important ?
Écrivez la liste sur une appli de votre téléphone ou sur une simple feuille de papier.
Les pensées et frustrations qui tournent en boucle dans votre tête vont générer du stress et perturber votre sommeil. Sortez-les en les fixant sur du papier.
Libérez-vous l’esprit en écrivant.
👉 Réduire le stress, c’est ouvrir la porte à votre créativité.
Pour rester Zen, lisez « 3 habitudes pour être un auteur zen au quotidien«
Boire pour garder les idées claires
Précision importante : boire de l’eau ! (oui, il y a de l’eau dans le pastis, mais ça ne compte pas).
Le cerveau est composé à 75 % d’eau et une déshydratation de seulement 1 à 2 % du poids corporel suffit à réduire les performances cognitives de 15 à 20 %.
Qu’est-ce qu’une déshydratation légère ? C’est tout simplement quand vous commencez à avoir soif.
👉 un simple verre d’eau peut augmenter vos capacités intellectuelles de 20 % !
Pourquoi si peu de personnes le font ? Parce que, plongés dans notre manuscrit, nous oublions fréquemment de boire.
La solution est simple : gardez toujours une bouteille d’eau à portée de main lors de vos sessions. Vous serez surpris de constater à quel point quelques gorgées régulières suffisent à garder vos idées claires et votre plume rapide.
Conseil n°5 — Tester plusieurs méthodes d’écriture pour trouver celle qui vous correspond
Il existe des tas de méthodes pour améliorer sa vitesse d’écriture : sprint, marathon, cluster… la plus connue étant sans doute la méthode Pomodoro avec ses cycles de 25 minutes suivis de petites pauses.
Mais s’il y a une chose que mes 7 années de collaboration avec des centaines d’auteurs m’ont apprise, c’est que chaque auteur est différent.
Ce qui fonctionne à merveille pour une autrice peut s’avérer complètement inefficace pour une autre.
Certains avanceront très bien grâce à la méthode Pomodoro, mais d’autres préféreront les longues sessions de type « marathon », ou l’écriture sur objectif…
Bref, ce qui fonctionne pour moi ne fonctionnera pas forcément pour vous. Pour découvrir votre « formule magique », vous devez expérimenter.
👉 Tester, c’est construire une méthode sur mesure, adaptée à votre rythme et à vos contraintes.
Testez une méthode pendant quelques jours, puis une autre la semaine suivante. Notez vos impressions, vos résultats et la facilité avec laquelle vous entrez dans l’écriture.
Rapidement, vous verrez se dessiner un schéma : telle méthode vous motive, telle autre vous épuise. L’important n’est pas de suivre aveuglément les conseils d’un gourou de la productivité (Fabio ou un autre), mais de trouver la cadence qui correspond à votre rythme biologique, à vos obligations quotidiennes et à votre personnalité.
Écrire plus vite, ce n’est pas se forcer à appliquer une discipline qui ne vous convient pas : c’est trouver le chemin le plus fluide pour vous. En testant et en ajustant, vous construirez une méthode sur mesure qui fera tomber les mots plus facilement, sans lutte ni culpabilité.
Pour aller plus loin…
Ces méthodes d’écriture, vous les trouverez toutes — et bien d’autres encore — dans mon prochain livre Écrire un roman sans temps libre ni culpabilité.
Cet ouvrage n’est pas un énième manuel théorique : c’est une méthode concrète, pensée pour les auteurs et autrices débordés, qui jonglent avec le travail, la famille et mille responsabilités, mais qui refusent d’enterrer leur rêve d’écrire.
À travers ce guide, vous découvrirez comment créer une routine d’écriture compatible avec une vie chargée, comment contourner la fatigue et la culpabilité, et surtout, comment avancer pas à pas vers ce mot magique : « FIN ».
Vous apprendrez à écrire plus vite, mais sans jamais sacrifier le plaisir d’écrire ni la qualité de votre histoire.
Le livre est actuellement en précommande et sortira le 25 octobre 2025. En le commandant dès aujourd’hui, vous serez parmi les premiers à bénéficier de cette méthode complète et à transformer vos idées en un roman terminé, même au milieu d’un quotidien surchargé.
👉 Précommandez votre exemplaire dès maintenant en cliquant ici
Ne laissez pas vos histoires dormir dans un tiroir. Donnez leur une chance de voir le jour. Votre premier jet n’a pas besoin d’être parfait. Il a juste besoin d’exister.
