Les secrets des auteurs qui vont au bout de leur livre

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Pourquoi tant de romans restent inachevés (et comment l’éviter) ?

Et si on déterrait un truc dont vous n’avez pas envie de parler ?

Je fais allusion au roman inachevé qui roupille au fond d’un dossier « projets en cours », entre un vieux fichier Word, quelques notes éparses et un enthousiasme tiède. Un roman qui est comme le chat de Schrodinger : ni mort ni vivant.

Alors vous ne l’avez pas complètement oubliés, hein ! Vous l’ouvrez parfois, vous relisez quelques lignes, puis vous refermez le fichier en vous disant : « Un jour, je m’y remettrai. »

Mais devinez quoi ? Ce jour ne vient jamais.

Et si vous trouvez la force de replonger dans ce vieux projet, je peux vous dire que vous allez avoir besoin de courage. De beaucoup de courage. Car il est extrêmement difficile de reprendre l’écriture d’un roman inachevé.

Donc le meilleur moyen pour éviter tous ces désagréments… c’est d’aller au bout une fois commencé.

Dans cet article, je vais vous montrer 8 façons concrètes d’aller au bout de l’écriture de votre roman, sans vous reposer sur la motivation ou sur une hypothétique inspiration divine.

Ces clés sont exactement celles qui m’ont permis de passer de la frustration à la publication, malgré un travail à plein temps, des enfants, et des journées qui n’en finissaient plus.

1.    Créez une conséquence réelle à l’abandon

On va d’abord commencer par une question que personne ne pose : Qu’est-ce qui vous empêche d’abandonner ?

Qu’est-ce qui vous empêche, ce soir, d’éteindre votre ordinateur pour aller regarder une série Netflix, plutôt que de rester seul face à un écran à vous répéter que vous n’allez pas y arriver et que, de toute façon, votre livre n’intéressera personne ?

Réponse : rien.

C’est la raison pour laquelle vous devez vous créer une conséquence à l’abandon. Un engagement, une obligation que vous vous imposez si vous ne terminez pas votre livre. Quelque chose de si désagréable que vous serez prêt à tout, y compris à finir votre livre, pour ne pas avoir à le faire.

Commencez par vous fixer une échéance. La date de votre choix.

Mon conseil : ne la fixez pas trop loin. Si l’échéance est trop lointaine, vous aurez tendance à procrastiner en vous disant « Oh ça va, j’ai le temps ! ».

Restez entre 30 et 60 jours. C’est largement suffisant pour n’importe quel livre.

Ensuite, définissez une conséquence en cas d’abandon. Elle doit remplir deux critères :

1 — Ce doit être quelque chose que vous n’avez vraiment pas envie de faire.

2 — Vous devez la partager avec quelqu’un. Parce que si vous êtes le seul à la connaître… il y a peu de chance pour que vous teniez parole.

Voilà quelques exemples :

  • Promettez à une douzaine d’amis de les inviter au restaurant si vous n’avez pas terminé à temps (Vous voulez économiser 300€ ? Finissez votre roman !).
  • Faites un don à un parti politique que vous détestez et partagez-le sur les réseaux sociaux (Ambiance garantie au prochain repas de Noël si vous abandonnez 😉)
  • Faites le pari avec un ami de faire vos courses au supermarché en maillot de bain (particulièrement efficace en février).

L’imagination est votre seule limite. Le ridicule, lui, est un excellent moteur.

Gros homme en maillot de bain dans un supermarché.
Une vieille photo d’un pari raté

2.    Commencez par votre véritable « pourquoi »

Quand on parle d’écriture de roman, on entend souvent parler de motivation. Trop.

Il faut « être motivé ». Il faut « entretenir la motivation ». Mais ce sont des conseils creux. C’est quoi la motivation ? Et est-ce qu’on a vraiment une influence dessus ?

La motivation, c’est tout ce qui va vous pousser à agir. Ce qui va vous encourager à poursuivre un objectif, à atteindre un but. Par conséquent, votre motivation est indissociable de ce but. Si vous n’avez pas de but… vous ne pouvez pas avoir de motivation.

Alors avant même d’écrire une seule ligne, posez-vous la question : Pourquoi voulez-vous écrire ce livre ? Pourquoi maintenant ?

Attention, notez bien que je n’ai pas dit « Pourquoi voulez-vous écrire UN livre ? » mais pourquoi voulez-vous écrire CE livre ?

Pourquoi une romance et pas un thriller horrifique ?

Pourquoi une saga fantasy et pas un feel good rafraîchissant ?

Quel but voulez-vous atteindre avec CE livre ? Vous voulez faire passer un message aux lecteurs ? Lequel ?

Vous voulez lui faire découvrir un monde imaginaire ? OK, mais pourquoi ? Qu’a-t-il de spécial ?

Ne restez pas en surface. Creusez. Tant que votre réponse reste floue, votre motivation le sera aussi.

Et si vous ne trouvez rien de solide, ce n’est pas un échec. C’est souvent le signe que votre projet n’est pas encore mûr.

3. Construire un plan avant d’écrire la moindre ligne

Vous connaissez bien sûr George R. R. Martin et sa saga Fantasy qui a donné naissance à la série Game of Thrones.

Mais vous ignorez peut-être que Georges R. R. Martin n’a pas fini d’écrire sa saga romanesque. Et, compte tenu de l’âge de l’auteur, elle ne le sera probablement jamais.

Pourquoi ? Parce que Martin est un écrivain « jardinier ». Il écrit sans plan détaillé, laissant l’histoire pousser librement.

Un fait incroyable quand on connaît la complexité des intrigues de la saga.

Mais tout le monde a des limites, même lui, et Martin l’admet aujourd’hui : il s’est lui-même bloqué dans sa propre intrigue. Il ne sait pas comment s’en sortir et c’est la raison pour laquelle la saga de Feu et de Glace ne sera probablement jamais terminée.

Autre exemple d’un écrivain jardinier que je vénère : Stephen King.

Alors qu’il est résolument contre la préparation de plans et d’intrigues, il a dû faire machine arrière le jour où il s’est trouvé incapable de terminer une nouvelle faute d’idée de conclusion satisfaisante.

Depuis ce jour, le King ne commence jamais l’écriture d’une histoire sans savoir au préalable comment elle va finir.

La leçon est simple : même si vous êtes jardinier dans l’âme, ne commencez jamais un roman sans savoir où vous allez.

Pas besoin d’un plan scène par scène. Mais vous devez connaître votre fil rouge, votre fin, et les grandes étapes qui vous y mèneront.

Sans cela, la panne d’inspiration vous laissera sans ressource au bord de l’autoroute.

Femme assise par terre à côté de sa voiture en panne sur le bord de la route avec la légende "La panne d'inspiration n'arrive pas qu'aux autres."
La panne d’inspiration n’arrive pas qu’aux autres

4. Ne corrigez jamais pendant le premier jet

C’est la plus grande erreur des auteurs débutants : vouloir que tout soit parfait dès la première phrase.

Je vais casser le suspens tout de suite : c’est impossible.

Même si vous passez des heures à choisir chaque mot avec le plus grand des soins, vous devrez, de toute façon, vous coltiner toute la phase de correction et tout revoir de toute façon.

Corriger en écrivant le 1er jet me fait toujours penser au pauvre Sisyphe, roi de Corinthe, condamné par les Dieux à pousser un lourd rocher sur le flanc d’une montagne jusqu’à son sommet… pour le voir dégringoler de l’autre côté et tout recommencer.

Une vraie perte de temps et d’énergie.

Votre but est de terminer votre livre le plus rapidement possible. Pas pour de bêtes raisons de productivité, mais parce que plus l’écriture de votre livre prend du temps, plus vous augmentez les chances de le laisser tomber.

Alors, ne relisez même pas ce que vous avez écrit la veille. Reprenez simplement là où vous vous êtes arrêté.

Le but d’un premier jet, c’est de raconter l’histoire à son auteur.

La qualité viendra plus tard, pendant la phase de correction. Et elle viendra beaucoup plus facilement sur un texte terminé que sur un texte abandonné.

5. Utilisez la méthode Hemingway pour éviter la page blanche

Ernest Hemingway avait trouvé un moyen de toujours garder le feu allumé : le whisky.

Non, je déconne.

L’astuce d’Hemingway pour ne jamais tomber en panne d’inspiration était la suivante : il ne s’arrêtait jamais à la fin d’une scène ou d’un chapitre.

Il quittait sa session d’écriture en plein élan, au milieu d’une scène, d’un dialogue ou d’une phrase. Cela avait pour effet de savoir exactement où il allait reprendre le lendemain.

Cet effet porte un nom et il est bien connu des experts en neuroscience. Il s’appelle l’effet Zeygarnik.

Je vais paraphraser Wikipédia : L’effet Zeigarnik désigne la tendance à mieux se rappeler d’une tâche inachevée, car interrompue qu’une tâche déjà accomplie.

En d’autres termes, commencer une scène sans la terminer crée une tension mentale utile. Tant que l’action n’est pas bouclée, l’esprit refuse de la classer comme « finie » et continue de travailler en arrière-plan.

C’est exactement ce qu’exploitait Hemingway : il s’arrêtait volontairement au milieu d’une scène, à un moment où il savait très bien ce qui allait suivre. Le lendemain, il ne repartait pas de zéro devant une page blanche, mais revenait à une situation inachevée que son cerveau avait gardée au chaud.

L’écriture ne redémarrait donc pas par un effort de volonté, mais par un simple besoin de conclure ce qui avait été commencé.

Une machine à écrire et une bouteille d'alcool posée sur une table avec la légende "Les deux outils préférés d'Hemingway."
Les deux outils préférés d’Hemingway

6. Favorisez l’état de flow grâce aux rituels

L’état de « flow », c’est cet état de grâce où les mots sortent sans effort, où le temps s’efface, où vos doigts courent sur le clavier comme s’ils étaient muent par une volonté propre.

C’est l’état que nous cherchons tous à atteindre durant nos séances d’écriture. Car en plus d’être agréable, le flow garantit d’obtenir un texte extrêmement fluide.

Cet état de flow, malheureusement, ne se provoque pas.

En revanche, vous pouvez préparer le terrain pour favoriser sa venue… et tout commence avec un chien qui bave.

Si.

En 1889, le physiologiste Ivan Pavlov observe que des chiens finissent par saliver non plus à la vue de la nourriture, mais au simple son d’une cloche, dès lors que ce son a été systématiquement associé au repas. Le cerveau ne réfléchit plus. Il anticipe.

En écriture, le principe est exactement le même, à ceci près que l’on ne cherche pas à faire saliver un auteur (ou alors avec un bavoir), mais à le faire entrer en état de flow.

Lorsqu’un auteur écrit toujours dans les mêmes conditions — même lieu, même heure, même musique, même boisson, même rituel d’ouverture — il conditionne progressivement son cerveau.

À force de répétition, ces éléments deviennent des déclencheurs. Ils signalent à l’esprit qu’il n’est plus temps d’hésiter, d’analyser ou de se demander s’il est inspiré, mais d’écrire.

Concrètement, comment cela se traduit ? C’est très simple. Il suffit de créer des rituels précis : écrire toujours au même endroit, à la même heure, avec la même musique.

Votre cerveau reconnaîtra ces signaux et dira : « Ah, c’est le moment d’écrire. »

Certains allument une bougie, d’autres boivent un thé particulier, ou mettent un pull « d’auteur ». Peu importe le rituel : il doit signaler à votre cerveau que le monde extérieur peut attendre.

Répétez-le jusqu’à ce que la transition devienne naturelle. Et quand le flow arrive, laissez-vous aller.

7. Installez une routine d’écriture durable

Dans la salle de sport où je me traîne régulièrement, il est affiché la maxime suivante :

« La motivation pour commencer. L’habitude pour continuer. »

Et cette maxime est entièrement et complètement vraie. Car si j’ai dû me faire violence, au début, pour quitter la chaleur ouatée de ma couette et prendre la voiture pour transpirer avec de parfaits étrangers, force est de constater que, après plusieurs semaines de pratique, j’ai arrêté de me poser la question. Je me lève et j’y vais. Tout simplement.

Ce fut dur au début, mais c’est grâce à cela que j’ai pu obtenir ce corps splendide que tous les auteurs m’envient (j’en vois certains qui rigolent au fond).

C’est la puissance des habitudes et des routines. Vous n’avez plus besoin d’être motivé. Vous n’avez pas besoin d’être discipliné. Vous êtes sur des rails.

Et vous pouvez faire exactement la même chose concernant votre rythme d’écriture.

J’ai déjà consacré une vidéo aux routines pour auteurs, alors je ne vais pas m’étendre sur le sujet, mais je vous mets le lien vers cette vidéo juste ici.

8. Trouvez un soutien pour ne pas disparaître en silence

Écrire un livre est une activité parfaitement étrange.

Vous passez des heures seul face à un écran, à parler de gens qui n’existent pas tout en espérant que, plus tard, d’autres gens bien réels y trouvent un intérêt.

Dit comme ça, ça ressemble à une excellente raison de consulter un spécialiste.

Et pourtant, beaucoup d’auteurs persistent à vouloir tout faire seuls. Sans regard extérieur. Sans encouragement. Sans filet. Comme si demander du soutien revenait à tricher ou à avouer une faiblesse.

Mais écrire seul n’est pas une preuve de sérieux. C’est surtout un excellent moyen d’abandonner discrètement, sans que personne ne s’en rende compte.

Avoir un soutien, ce n’est pas forcément intégrer un atelier d’écriture de dix-sept personnes. C’est beaucoup plus simple que ça. Il suffit d’une personne — une seule — sachant que vous écrivez un roman, et qui, de temps en temps, vous demande : « Alors, tu en es où ? »

Cette question est magique. Elle vous empêche de disparaître. Elle vous oblige à rester en mouvement. Elle transforme votre projet en engagement réel.

Peu importe que ce soutien soit un ami, un conjoint, un autre auteur, ou une petite communauté en ligne. Ce qui compte, c’est que quelqu’un soit témoin de votre démarche.

Parce qu’on abandonne beaucoup plus facilement ce que personne ne regarde. Et à l’inverse, on va souvent au bout de ce qui a été vu, entendu, partagé.

Écrire un livre n’est pas un sport collectif. Mais ce n’est pas non plus une épreuve de survie en milieu hostile. Vous avez le droit d’être soutenu.

Vous avez même tout intérêt à l’être.

Dessin naïf d'une famille protégée par un grand parapluie et une main réelle qui les soutient avec la légende "Le soutien est sous-estimé quand il s'agit d'aller au bout de son roman."
Le soutien est sous-estimé quand il s’agit d’aller au bout de son roman.

Les auteurs qui vont au bout ne sont pas plus talentueux que les autres. Ils n’ont pas plus de temps. Ils n’ont pas une vie miraculeusement mieux organisée. Ils ont surtout compris une chose essentielle : on ne termine pas un roman en se faisant confiance à soi-même, mais en se donnant un cadre, des règles, et quelques garde-fous contre ses propres excuses :

  • Créer une conséquence à l’abandon.
  • Savoir pourquoi ce livre doit exister.
  • Avancer avec un minimum de plan.
  • Accepter d’écrire mal au début.
  • S’arrêter au bon moment pour mieux repartir.
  • Installer des rituels, puis une routine.
  • Ne pas rester seul face au doute.

Rien de spectaculaire. Rien de magique.

Et la bonne nouvelle, c’est que tout cela est à votre portée. Même avec un travail à plein temps. Même avec des enfants. Même avec des journées qui débordent de partout.

Ce qui fait la différence, ce n’est pas la quantité de temps libre, mais la façon dont vous protégez le peu que vous avez.

Vous connaissez des auteurs qui peinent à finir leur livre ? Vous faites partie d’un groupe ou d’une communauté d’auteurs ?

Alors, partagez cet article avec eux. Aidez-les à aller au bout de leur projet.


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