12 conseils d’écriture : ils ont changé mon écriture

Mes 12 conseils d'écriture préférés
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Je me suis posé cette question : quels sont les conseils d’écriture qui ont le plus amélioré mon écriture ? Mes conseils d’écriture préférés.

Une vie dans l’écriture, c’est une vie d’apprentissage permanent. Comme tout artiste ou artisan qui se respecte, un auteur n’atteint jamais la perfection. Il développe ses techniques, il peaufine son style, mais jamais, jamais, il n’atteint ce point à l’horizon en disant « Ça y est ! Je sais tout sur le sujet. »

C’est pourquoi il est important de constamment fouiller, de chercher de nouveaux conseils, nouvelles techniques, nouvelles façons d’aborder un sujet, un angle inédit qui va nous frapper, nous faire dire « Mais oui, c’est évident ! ».

Des conseils d’écriture, il en existe des wagons entiers sur la toile, mais tous ne vont pas vous parler, faire tilt dans votre tête ou clarifier un point qui vous avait échappé jusque-là.

Voici 12 conseils qui ont eu cet effet pour moi.

J’espère qu’ils vous aideront.

1 — Commencez vos scènes le plus tard possible, finissez-les le plus tôt possible.

L’un de mes romans commence par un homme dont le jeune frère vient d’être admis aux urgences pour un AVC.

Initialement, j’avais commencé par décrire le trajet en taxi jusqu’à l’hôpital, l’aspect bourru du conducteur, le décor qui défilait par la fenêtre… Mais je sentais que quelque chose n’allait pas. C’était scolaire et inintéressant.

Et ce pour une bonne raison : on s’en fout !

On se moque de savoir s’il pleut, si le taxi pue le tabac froid ou si l’autoradio joue du Céline Dion… sauf si ces détails ont une importance dans le déroulement du récit (en l’occurrence, non).

Dans Gatsby le Magnifique de F. Scott Fitzgerald, de nombreuses transitions sont simplement résumées, comme les trajets entre les fêtes ou les moments banals. Cela garde le focus sur les scènes clés, riches en symbolisme et en émotions.

Et le meilleur moyen d’éviter cela, c’est de commencer sa scène le plus tard possible, quand l’action commence, et de la finir le plus tôt possible, dès qu’elle se termine.

Dans ce roman cité en exemple, j’ai commencé lorsque mon protagoniste entre dans la chambre d’hôpital de son frère et je l’ai terminé sur la sortie du médecin après qu’il ait rendu son diagnostic.

L’essentiel et seulement l’essentiel.

2 — La structure narrative n’est pas une garantie de réussite

Lorsqu’on lit des livres ou des articles sur l’écriture de roman, on se retrouve souvent la tête farcie de conseils sur la structure narrative d’un récit.

Il s’agit d’une tendance qui s’est largement démocratisée avec la vulgarisation du Voyage du héros de Campbell.

On s’est, tout à coup, entendu dire et répéter à toutes les sauces qu’un récit réussi passait obligatoirement par l’application méthodique d’une structure.

C’est une demi-vérité.

Car s’il est vrai que des dizaines d’excellentes œuvres suivent une structure narrative comme le voyage du héros, l’anatomie du scénario de Truby ou la pyramide de Freytag ; il en existe des centaines, très médiocres, qui font de même.

Il est donc important de comprendre que, si la structure d’un récit est importante dans l’écriture d’un roman, elle n’est qu’UN élément parmi d’autres pour écrire un livre réussi, mais en aucun cas le seul.

Il vaut donc mieux se détacher des méthodes pas-à-pas qui nous sont vendues avec un joli packaging marketing et écrire sans s’imposer de règles trop strictes quant aux structures qui sont vendues toute faites.

Surveillez les structures du coin de l’œil pour ne pas les perdre totalement de vue, mais qu’elles ne soient pas votre seul point de repère.

Structure d'une maison pour illustrer la structure d'un roman
Tout comme la charpente ne suffit pas à construire une maison, une structure ne suffit pas à réussir un roman

3 — Réécrire en changeant de point de vue

Ce conseil est l’une des 9 étapes d’Antonya Nelson pour l’écriture de nouvelles et histoires courtes et c’est, sans doute, mon préféré des 9.

Une fois que vous avez écrit votre histoire ou votre scène, essayez de la réécrire en adoptant un point de vue différent.

Cet exercice vous apprend à quel point la perspective peut transformer radicalement la narration. Ce qui semble être un événement simple vu à travers les yeux d’un personnage peut devenir complexe et riche en nuances lorsqu’il est observé du point de vue d’un autre.

Parfois, le protagoniste idéal n’est pas celui auquel vous pensez au départ. Réfléchissez à la manière dont changer de point de vue peut révéler de nouveaux aspects de l’histoire.

Nelson suggère même d’explorer des points de vue non conventionnels, comme celui d’un objet inanimé, par exemple le point de vue d’une arme dans une histoire impliquant de la violence.

4 — Écrivez sur ce que vous avez déjà ressenti

C’est une autre façon de dire « écrivez sur ce que vous connaissez ».

Ce conseil est excellent, mais il est souvent mal compris. C’est pourquoi je le préfère libellé ainsi.

Il est évident qu’un auteur n’a pas besoin de tuer quelqu’un pour écrire la vie d’un serial killer, ou de devenir dresseur de dragons pour écrire de la Fantasy. Tout cela n’est que de l’emballage, de la forme, du contexte. Le fond est, comme toujours, émotionnel.

Et les émotions, nous les expérimentons tous… mais pas de la même manière.

Nous avons tous expérimenté la joie du succès, la déception de l’échec, la tristesse du deuil ou la colère de la trahison.

C’est de ce vécu-là dont nous devons nous inspirer, et non des événements qui ont traversé notre vie (même si rien ne l’interdit non plus).

Alors, si la mort de votre animal de compagnie vous a plongé dans une profonde tristesse (et je vous comprends), utilisez cette expérience émotionnelle pour enrichir le contenu de vos écrits lorsque c’est approprié.

Que vous remplaciez votre cher toutou disparu par le dragon d’un univers fantasy relève du détail. Ce qui compte, c’est que l’émotion ressentie et retranscrite soit vraie.

émotions colorées s'échappant de la tête d'une femme

5 — Dans un 1er jet, le fond est important, la forme non.

On lit souvent le conseil suivant : « écrivez votre premier jet sans vous retourner »

Ce qui sous-entend d’avancer sur votre écriture sans revenir en arrière et sans vous arrêter quoi qu’il en coûte.

Là aussi, c’est un conseil à mettre en perspective.

Effectivement, l’écriture d’un premier jet doit se faire sans considération pour la forme, c’est-à-dire le style, les tournures de phrase, les répétitions, les métaphores, les verbes faibles et les phrases passives (j’en parle juste après).

La forme, c’est pour la phase de réécriture. Cela ne doit pas nous préoccuper durant l’écriture du premier jet.

En revanche, si le fond pose problème. Si vous trouvez que vos dialogues ne vont pas dans le bon sens, si votre protagoniste agit contre son intérêt ou sans motivation, si le conflit semble forcé…

Alors OUI, vous devez vous arrêter et reprendre votre premier jet là où vous êtes sorti de la route, car les éléments de narration que vous aurez insérés à tort dans le chapitre 5 auront des impacts sur tout le reste du livre.

Comme un maçon qui vérifie si sa rangée de briques est droite avant de monter la prochaine, vous devez vous assurer de monter votre premier jet sur des bases solides.

Ce n’est pas quand le mur est fini qu’il faut se rendre compte que le sol n’est pas plat.

6 — Évitez les phrases passives et les participes présents

Un conseil de Stephen King dans « Écriture : Mémoire d’un métier » (lecture chaudement recommandée), mais si King écrit toujours en anglais, je trouve qu’il s’applique parfaitement bien au français.

Les phrases passives et les participes présents ont tendance à créer une distance entre l’action et le lecteur, et elles manquent souvent d’impact.

Jugez par vous-même. Que préférez-vous ?

  • Phrase passive : La porte était en train d’être ouverte lentement par le vieil homme.
  • Phrase active : Le vieil homme ouvrit lentement la porte.

La première version, bien que correcte, est lourde et distante. La deuxième, en revanche, est plus directe et engageante. Elle plonge immédiatement le lecteur dans l’action.

Bien sûr, comme tous les conseils, celui-ci doit être mis en perspective :

Contre-exemple :

  • Phrase passive : Les rues étaient illuminées par des guirlandes scintillantes.
  • Phrase active : Des guirlandes scintillantes illuminaient les rues.

Dans ce cas, la phrase passive fonctionne car elle met en avant les rues, qui sont le sujet principal de la description. La phrase active, bien qu’efficace, change légèrement l’accent du propos. Cela montre que les phrases passives ne sont pas toujours à bannir, mais doivent être utilisées avec parcimonie.

Deux panneaux pour les phrases actives et phrases passives
Choisissez bien votre sujet avant d’opter pour une phrase passive. Dans le doute, abstenez-vous.

7 — Utilisez des verbes forts

Les verbes dynamiques donnent vie au texte. Plutôt que de s’appuyer sur des adjectifs et adverbes, choisissez des verbes évocateurs. Cela rend vos phrases plus percutantes. Les verbes forts créent une action palpable et évitent la passivité. L’écriture devient alors plus engageante et immersive pour le lecteur.

Exemple :

  • Faible : Elle marcha lentement vers la porte, l’air hésitant.
  • Fort : Elle tituba vers la porte, ses pas hésitants à chaque foulée.

Dans Moby Dick d’Herman Melville, les verbes comme harponner, chasser, écumer plongent le lecteur dans l’intensité et l’action. Ces verbes peignent un tableau vivant d’un baleinier.

Un simple changement de verbe peut transformer une scène : imaginez remplacer marcher par s’élancer ou bondir dans une scène de tension. Cela modifie immédiatement le rythme et l’énergie.

Un bon test pour vérifier la force de vos verbes : essayez de les isoler dans une phrase. Si votre verbe principal donne une image claire sans être aidé d’adjectifs ou adverbes, vous avez un verbe solide.

8 — Si votre histoire est ennuyeuse, ralentissez plutôt qu’accélérer

Une intrigue perçue comme ennuyeuse n’est souvent pas trop lente, mais trop superficielle.

En ralentissant, vous donnez aux lecteurs l’occasion de s’immerger dans l’univers de l’histoire. Ajoutez des détails sensoriels ou développez les personnages pour enrichir l’intrigue.

La lenteur peut être une force si elle est utilisée pour approfondir le contexte, révéler des conflits sous-jacents ou tisser des relations entre les personnages.

Exemple :
Dans Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, les descriptions des paysages ou des traditions des différents peuples ralentissent le rythme et sont qualifiées d’ennuyeuses par certains lecteurs (dont votre serviteur), mais elles enrichissent considérablement l’univers et sont l’une des raisons pour lesquelles le SDA est devenu culte.

Le lecteur se sent transporté dans un monde vivant et complexe. Sans ces moments de pause, l’aventure perdrait de sa profondeur émotionnelle et de sa crédibilité.

À éviter : Ralentir pour ajouter des détails inutiles ou déconnectés de l’intrigue principale. Par exemple, une longue digression sur la météo, sauf si elle influence directement les décisions des personnages ou reflète leur état d’esprit.

9 — Construisez votre récit comme une fougère

Si vous ne l’avez jamais fait, je vous invite à observer la structure d’une fougère. C’est fascinant ! (oui, j’ai une vie trépidante 😉)

C’est une figure fractale totalement naturelle. Chaque élément d’une fougère est l’exacte réplique, en plus petit, de son ensemble.

Un roman est construit comme une fougère. Si un roman est composé de 3 grands actes : exposition, conflit et résolution, alors chacun de ses chapitres sera constitué d’une exposition, de conflits et de résolution.

Et chaque scène de chacun de ces chapitres sera structurée de la même façon.

Un roman est donc un ensemble d’une multitude de très courts récits agglomérés en un ensemble cohérent.

C’est ce qui va vous permettre de maintenir l’intérêt du lecteur à chaque niveau de votre histoire. En structurant chaque scène, chaque chapitre et l’ensemble du roman selon ce schéma fractal, vous garantissez un rythme captivant et une progression naturelle.

Chaque élément, aussi petit soit-il, participe à l’harmonie et à la solidité de l’ensemble. C’est en maîtrisant cette structure que vous pouvez créer une œuvre qui emporte le lecteur du début à la fin, sans jamais le perdre en chemin.

Structure d'un roman, des chapitres et des scènes en figure fractale

10 — Vos personnages doivent aspirer à quelque chose.

Un personnage captivant a une aspiration profonde, qu’elle soit tangible ou intangible. Ces désirs alimentent ses actions et ses conflits, rendent ses choix plus intéressants et plus authentiques.

Une aspiration n’a pas besoin d’être réaliste ou noble ; elle doit simplement être significative pour le personnage.

Exemple :
Dans Gatsby le Magnifique de F. Scott Fitzgerald, Gatsby aspire à retrouver Daisy. Son désir de recréer le passé guide toutes ses décisions, qu’il s’agisse de bâtir sa fortune ou d’organiser des fêtes somptueuses. Cette quête tragique donne tout son sens à l’histoire.

À éviter : Un personnage sans désir clair ou motivé par des objectifs superficiels. Par exemple, un protagoniste dont la seule motivation est de « survivre » sans qu’aucun enjeu émotionnel ne soit impliqué.

11 — Les contradictions rendent les personnages intéressants.

Les êtres humains sont complexes et souvent contradictoires :

  • On peut avoir une fibre écologique et posséder une voiture.
  • On peut aimer les animaux et manger de la viande.
  • On peut aimer son conjoint et être infidèle.
  • Etc.

(Ce sont des exemples, hein ! N’allez pas me créer des problèmes avec madame 😉)

Intégrer ces contradictions dans vos personnages les rendra plus réalistes et fascinants. Cela peut être des conflits internes, des comportements imprévisibles ou des valeurs en opposition avec leurs actions.

Exemple :
Dans Harry Potter, Severus Rogue est à la fois cruel envers Harry et profondément loyal à la mémoire de Lily. Cette dualité intrigue le lecteur et ajoute une dimension tragique au personnage.

Autre exemple : Dans Game of Thrones, Tyrion Lannister est intelligent et compatissant, mais il utilise souvent des moyens moralement ambigus pour atteindre ses objectifs. Cette complexité rend le personnage captivant.

À éviter : Des personnages unidimensionnels qui agissent toujours de manière prévisible. Par exemple, un méchant qui est méchant « juste parce que » sans aucune nuance ou complexité.

12 — Si un chapitre est court… tant pis

 La longueur d’un chapitre n’a aucune importance si celui-ci accomplit ce qu’il est censé faire : servir l’histoire. Ne rallongez pas un chapitre juste pour noircir des pages ou pour le plaisir de faire long. Si une scène ou même une seule phrase suffit à transmettre ce que vous voulez dire, alors un chapitre d’une phrase peut être parfait. Rallonger la sauce avec des propos inutiles risque de lasser le lecteur et d’affaiblir votre rythme narratif.

Exemple :
Dans L’Attrape-cœurs de J.D. Salinger, certains chapitres sont incroyablement courts, car ils capturent un moment précis de l’état d’esprit du personnage principal. Pas de bavardage inutile, juste l’essentiel.

Un bon chapitre, court ou long, doit apporter quelque chose à l’intrigue ou au développement des personnages. Sinon, il vaut mieux s’en passer. Alors, si votre chapitre fait cinq pages, c’est bien. Si c’est une phrase… eh bien, tant pis, et c’est très bien aussi !

Crayon long et crayon court
Long ou court, peu importe du moment que c’est intéressant

Voilà, vous voilà armé de mes 12 conseils préférés en écriture.

J’espère que certains vous auront parlé ou agité une petite cuillère dans le bocal, histoire de générer autant d’effervescence chez vous qu’ils en ont provoqué chez moi.

Voici un petit rappel :

  1. Commencez vos scènes le plus tard possible, finissez-la le plus tôt possible.
  2. La structure narrative n’est pas une garantie de réussite
  3. Réécrivez en changeant de point de vue
  4. Écrivez sur ce que vous avez déjà ressenti
  5. Dans un 1er jet, le fond est important, la forme non
  6. Évitez les phrases passives et les participes présents
  7. Utilisez des verbes forts
  8. Si votre histoire est ennuyeuse, ralentissez plutôt qu’accélérer
  9. Construisez votre récit comme une fougère
  10. Vos personnages doivent aspirer à quelque chose
  11. Les contradictions rendent les personnages intéressants
  12. Si un chapitre est court… tant pis

Maintenant que votre soif de conseils est étanchée, voudriez-vous bien satisfaire la mienne ?

Quels sont les conseils d’écriture qui vous ont le plus aidé pour améliorer votre écriture ? Ceux qui ont sensiblement changé votre façon d’aborder l’écriture ?

Dites-le-moi dans les commentaires.


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