Comment écrire un livre quand on manque de temps ?

Comment écrire un livre quand on manque de temps
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Vous avez envie d’écrire un livre, mais votre agenda ressemble à une partie de Tetris ? Bienvenue au club. Entre les enfants, les courses, le boulot, les mails, les lessives, la vaisselle, les rendez-vous médicaux, les textos en attente, les anniv’ à souhaiter et votre envie de pleurer sur le clavier, il est facile de se dire : « j’écrirai quand j’aurai le temps. »

Spoiler : ce jour n’arrivera jamais. Ou plutôt : ce jour ne viendra pas tout seul. Heureusement, il existe des stratégies simples (et testées par certains des plus grands auteurs de tous les temps) pour avancer, même quand on pense n’avoir ni minute ni neurone de disponible.

Voici 5 stratégies concrètes pour écrire un livre quand on manque de temps, inspirées de Hemingway, Christie, Steinbeck, Graham Greene et consorts. Et même pas besoin d’abandonner vos enfants sur un parking en Roumanie ou de vivre reclus dans une grotte. À la fin de cet article, vous saurez comment reprendre le contrôle de votre temps… et de votre plume.

1. Prioriser l’écriture dans votre emploi du temps surchargé

Votre roman n’est pas une option. C’est une mission.

Beaucoup d’auteurs traitent leur envie d’écrire comme un loisir bonus. Genre « si j’ai le temps, entre deux lessives et un burn-out. » Mauvaise stratégie. Jack London, par exemple, n’attendait pas que l’inspiration lui caresse les cheveux pour se mettre au travail. Il écrivait avec la méthode d’un bûcheron suisse : un seul projet à la fois, un objectif clair chaque jour.

La vérité, c’est que tant que vous considérez l’écriture comme un « plus », elle passera toujours après les urgences des autres. Votre roman n’est pas une lubie, c’est un projet. Il mérite d’avoir sa place dans votre emploi du temps, au même titre qu’une réunion ou un rendez-vous chez le dentiste.

Posez-vous cette question simple : qu’est-ce que je peux arrêter de faire 20 minutes par jour ? Scroller Instagram ? Regarder un replay de Cauchemar en cuisine ? Regarder vos plantes pousser ? Ces 20 minutes peuvent devenir votre instant sacré d’écriture. Faites le test pendant une semaine. Notez l’heure. Bloquez-la dans votre agenda comme un rendez-vous avec vous-même. Parce que c’en est un.

Pour en savoir plus sur la manière d’écrire plus efficacement sans sacrifier votre vie perso, lisez l’article « Comment écrire plus vite et mieux ».

Déclarez la guerre à la dispersion

Dites-moi si cela sonne familier à vos oreilles :

  • 9h00 – « Oh ! J’ai une idée d’histoire sur une invasion extra-terrestre ! »
  • 12h37 – « Et si j’écrivais une nouvelle du point de vue d’un membre de l’équipage d’Ulysse pendant son Odyssée ? »
  • 18h03 – « Je sais ! Je vais écrire un livre pour aider les auteurs à obtenir des commentaires sur Amazon. »
  • 02h12 – « Quel rêve incroyable ! Je vais le noter pour en faire une histoire. »

Et c’est comme ça tous-les-jours.

Si j’écrivais toutes les idées de livre qui me viennent, il y aurait tellement de fichiers Word ouverts sur mon ordinateur que mon écran ressemblerait à une partie de Mahjong géant.

Vous devez, comme moi, apprendre à vous contrôler et à ne pas passer à un nouveau projet tant que l’ancien n’est pas terminé.

Un projet = un plan = une exécution. Si vous avez 5 idées de livres, commencez-en un seul.

La dispersion est la kryptonite de la progression.

Soyez radical : choisissez un projet. Donnez-lui un nom. Créez un dossier dédié. Et tant pis pour les autres idées : notez-les dans un carnet, dites-leur que vous les aimez, et rangez-les au frigo. Vous les retrouverez plus tard.

2. Écrire un livre même avec des petites sessions

Mieux vaut une page par jour qu’un rêve de 400 pages jamais écrit

John Steinbeck recommandait de ne pas penser au roman dans son ensemble, mais de se concentrer sur une seule page par jour. En bonus : vous serez surpris de voir que, miracle, ça avance. Les pages s’empilent. Et votre moral aussi. C’est la logique de la tortue. Lentement, sûrement, obstinément.

Graham Greene écrivait 500 mots par jour. Parfois même 300. Il en a tiré 24 romans, des scénarios, des essais. Pendant ce temps-là, nous on hésite encore entre OpenOffice et Word. Comme quoi, la régularité bat le sprint. Écrire un peu tous les jours vaut mieux qu’attendre le week-end parfait qui n’arrivera jamais.

C’est ce qu’Elisabeth Gilbert appelle le « bonheur têtu » c’est-à-dire de prendre plaisir à continuer de travailler sur notre projet, encore et encore, sans se laisser divertir par les imprévus de la vie ou ces coups durs qui peuvent parfois nous plomber le moral.

Écrire dans un « bonheur têtu » c’est avancer, coûte que coûte, avec un seul objectif : arriver au bout en se faisant plaisir.

Personnellement, c’est devenu ma philosophie au travail.

Objectif minimaliste, victoire maximale

Fixez-vous un objectif ridiculement petit. Exemple : 150 mots par jour. C’est une demi-page. Moins que votre dernier post Facebook sur votre voisin qui gare mal sa voiture. Mais si vous le faites tous les jours pendant un an, vous avez un livre.

Et si vous ratez une journée ? Ce n’est pas grave. Anthony Trollope disait que ce n’est pas le volume qui compte, mais la régularité. Une discipline douce, mais tenace. Le mot-clé, c’est la constance.

Une astuce : utilisez un calendrier ou une application pour cocher chaque jour où vous avez écrit. Voir la chaîne s’allonger est un petit shot de dopamine très efficace. Cette astuce a été popularisée par le comédien et auteur Jerry Seinfeld qui l’utilise pour lutter contre la procrastination. Chaque fois qu’il écrit une heure sur une journée, il coche le jour d’une grosse croix rouge sur un calendrier. La satisfaction de voir s’agrandir sa chaîne de croix rouge est plus forte que son envie de procrastiner.

Pour aller plus loin sur les routines et les bonnes pratiques, consultez « Les étapes pour écrire un roman | De A à Z ».

3. Créer les conditions idéales pour écrire quand on a peu de temps

L’importance du bon contexte

Toni Morrison disait qu’un auteur devait savoir quand il est au top de sa créativité. Matin ou soir ? Bruit ou silence ? Café ou infusion d’ortie ? Bougie qui sent la bibliothèque ou odeur de chaussettes ? Testez. Observez. Adaptez.

Un bon contexte, c’est un déclencheur de concentration. Anthony Trollope écrivait 250 mots tous les quarts d’heure avec sa montre sous les yeux. Ça semble militaire ? Peut-être. Mais ça marche. Chronométrez vos sessions. Faites du Pomodoro. Mettez un casque antibruit. Bref : créez votre cocon.

Vous n’avez pas besoin d’un bureau d’écrivain Pinterest-compatible. Vous avez besoin d’un espace où votre cerveau sait qu’il est l’heure d’écrire. Ce peut être une table, un fauteuil, une bibliothèque municipale, une place au Starbucks du coin, ou même la voiture pendant le cours de judo du petit.

L’isolement n’est pas toujours la solution idéale. J’ai longtemps cru que ma créativité fonctionnait mieux dans la solitude et le calme le plus complet… jusqu’à ce que je me retrouve à écrire mon meilleur texte dans un hangar aménagé rempli de toboggans, de trampolines et d’enfants qui hurlent en courant.

J’ai cru un moment à un accident de parcours… mais non. Mon cerveau créatif fonctionne mieux à la terrasse d’un café que derrière un double vitrage.

Vous devez trouver dans quelles conditions le vôtre se sent le plus stimulé.

Trouvez votre carburant créatif

Musique ? Marche avant d’écrire ? Thé noir à la bergamote ? Identifiez ce qui met votre cerveau en mode « fiction turbo ». Et reproduisez-le. Chaque. Fois.

Pour vous aider à identifier vos outils, routines ou supports favoris, lisez « Les 5 applications indispensables pour un auteur ».

4. Savoir s’arrêter avant de s’épuiser

Hemingway et la stratégie de la frustration productive

Vous connaissez ce moment où ça y est, ça coule, vous êtes dans le flow, les mots défilent et vous planez ? C’est là qu’Hemingway vous dirait : « Arrête-toi. »

Oui, c’est cruel. Mais c’est malin. Arrêter quand ça va bien, c’est se garantir une redémarre facile le lendemain. Pas de syndrome de la page blanche, pas de panique existentielle devant un curseur qui clignote comme un reproche. Juste une continuité naturelle. Et cette continuité, c’est le secret de ceux qui terminent leurs livres.

C’est ce qu’on appelle l’effet Zeigarnik : la tendance qu’a notre cerveau à mieux se rappeler d’une tâche si celle-ci a été interrompue au-cours de sa réalisation.

On est d’accord qu’être interrompu sans cesse, c’est l’enfer, mais s’interrompre soi-même, volontairement, avant la fin d’une scène ou d’un chapitre, c’est le meilleur moyen de repartir le lendemain comme si on ne s’était jamais arrêté.

C’est contre-intuitif, mais ultra-efficace : quittez votre session d’écriture avec une idée en tête, une envie de continuer. Cette légère frustration devient une énergie précieuse. C’est un carburant.

Gardez la suite pour demain

Avant de quitter votre session, notez la prochaine scène ou idée. Laissez un crochet narratif, un dialogue à finir, un meurtre à planifier (dans la fiction, bien sûr 😉). Votre cerveau travaillera en sous-marin pendant que vous ferez autre chose.

Notez un mot-clé, une phrase de relance, une question à résoudre. Cela vous permettra d’attaquer le lendemain non pas en errant, mais en sachant exactement par où reprendre. Le plus dur, ce n’est pas d’écrire. C’est de savoir par où commencer. Offrez-vous ce cadeau : la clarté.

5. Exploiter le « temps mort » pour planifier son livre

Penser son histoire en faisant la vaisselle

Vous n’êtes pas obligé d’écrire pour être en train d’écrire. La planification, la réflexion, les brainstormings sous la douche ou au volant font partie du travail. Agatha Christie le disait : « Le meilleur moment pour planifier un livre, c’est en faisant la vaisselle. »

Utilisez les moments où vos mains sont occupées mais votre cerveau est libre : transport, ménage, file d’attente. Ces instants-là sont en or massif pour laisser germer les idées.

La marche a également fait ses preuves en tant que booster de créativité : des chercheurs de l’université de Stanford ont prouvé qu’une marche de quelques minutes suffisait à augmenter le nombre d’idées créatives de 60% en moyenne.

Une bonne raison de prendre un chien, pas vraie ?

Notez tout, partout

Idée subite en réunion ? Dialogue qui vous vient en sortant les poubelles ? Notez. Appli mémo, carnet, post-it, paume de main. Peu importe. L’important, c’est de ne pas perdre la moindre étincelle. Parce qu’elle peut devenir un chapitre.

Pour nourrir votre imagination au quotidien, vous pouvez aussi lire « 7 sources d’inspiration pour trouver l’idée de votre roman ».

On n’attend pas le bon moment. On le fabrique.

Écrire un livre quand on manque de temps, c’est comme jardiner sur un balcon de 2m² : c’est possible, mais il faut s’organiser. Vous n’avez pas besoin de 3 mois de retraite dans un monastère tibétain. Vous avez besoin de 20 minutes, d’un objectif clair, et d’une envie tenace.

N’oubliez pas : un mot, c’est un mot. 300 par jour, c’est un livre par an. C’est ça, la magie. Et la bonne nouvelle ? Ce livre, personne ne l’écrira à votre place. Mais vous, vous pouvez le faire. Même si vous manquez de temps. Surtout si vous manquez de temps.

Et si vous voulez une preuve ? Revenez lire cet article dans un mois. Si vous avez écrit 300 mots par jour, vous aurez 9 000 mots. Ne me remerciez pas. Remerciez-vous d’avoir commencé.

Vous voulez agir maintenant ?  Si cet article vous a été utile, pensez à le partager sur vos réseaux sociaux pour aider d’autres auteurs débutants à passer à l’action. Ensemble, on fait avancer les histoires.


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Une réponse

  1. L’article est au top, c’est vrai, ça me donne envie de m’y remettre cet été car d’autres projets justement à boucler avant. Le plus gros problème avec le livre que j’essaye d’écrire, c’est pas l’écriture en elle-même mais la réécriture et l’envie de changer certaines choses dans les chapitres, etc… qui vont me prendre du temps.

    (5/5)

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