« J’ai écrit un livre ! » Cette phrase vous vous la répétez encore et encore, car vous avez du mal à y croire. Après des mois à écrire, seul dans votre bureau, à construire des personnages, des intrigues et des rebondissements, vous avez enfin le premier jet de votre roman devant les yeux et vous pouvez affirmer fièrement : « J’ai écrit un livre ! ». Vous êtes fier et vous avez toutes les raisons de l’être. Bravo !
« Et maintenant ? Qu’est-ce que je fais ? » sera probablement la première question que vous vous poserez et, faute de bonnes informations, elle peut vous conduire à commettre des erreurs qui vous feront perdre beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps.
Croyez-moi, je sais de quoi je parle.
Votre premier réflexe sera peut-être d’imprimer votre manuscrit, de le glisser dans une enveloppe en Craft marron et de l’envoyer à un éditeur en espérant qu’il détecte, dans votre œuvre, les signes d’un roman inspiré et original.
Hélas, si vous faites cela, ce sera l’échec assuré !
J’ai déjà vécu ce moment des centaines de fois pour moi-même et pour les auteurs que j’ai aidé à publier, puis à vendre leurs livres et je me souviens de la détresse qu’on ressent quand on se trouve en face de cet océan d’informations aussi variées que contradictoires qu’est internet.
C’est comme d’avoir à nouveau 7 ans et de se retrouver dans le rayon « Jouets » d’un grand magasin avec son père qui dit « Tu peux en prendre seulement un ». Trop de choix. Trop d’options.
C’est pourquoi je vous propose de rassembler ici les 11 étapes que vous devrez suivre après l’écriture de votre premier jet. De nombreuses étapes font l’objet d’articles détaillés qui vous permettront de faire les choses correctement et d’éviter les erreurs que font tous les débutants. Vous trouverez les liens vers ces articles dans chaque section concernée.
Sommaire
Vous pensiez que vous aviez terminé d’écrire votre livre ?
(Rire)
Désolé, mais c’est maintenant que le vrai travail commence.
Il y a peu de règles immuables en matière d’écriture, mais celle-ci en est une : le premier jet d’un livre est TOUJOURS mauvais.
Pas d’exception.
Et c’est la raison pour laquelle envoyer un premier jet à un éditeur n’est jamais une bonne idée. Votre livre sera truffé d’incohérences, de phrases bancales, de répétitions, de fautes et d’erreurs en tout genre. Si vous l’envoyez en l’état, le premier éditeur venu ne lira même pas la première page en entier.
Il existe plusieurs écoles et plusieurs méthodes concernant les révisions et les réécritures.
Certains auteurs se limitent à 3 corrections et réécrivent un paragraphe par-ci par-là avant de considérer le travail comme terminé.
D’autres révisent leur roman jusqu’à la nausée et le réécrivent intégralement 3, 4 ou 10 fois (la légende veut que Bernard Werber ait réécrit 26 fois son roman « Les fourmis » avant de le publier).
Si vous cherchez une méthode pour réviser votre roman, je peux vous proposer les 12 clés pour corriger son roman en cliquant ici.
De tous les avis sur votre œuvre, le vôtre est sans doute le moins important.
Cela ne signifie pas que vous n’avez pas votre mot à dire sur le contenu et le style d’écriture de votre livre, mais simplement que vous ne serez jamais le mieux placé pour juger de sa qualité.
Parce que vous vous êtes beaucoup impliqué dans son écriture. Vous n’êtes pas objectif.
Et parce que vous avez passé tant de temps avec la tête dans le guidon que vous ne voyez plus les énormes nids de poule qui vous attendent, plus loin sur la route.
Vous avez donc besoin de l’avis d’autres personnes. Des personnes qui aiment le genre de livre que vous avez écrit et qui seront suffisamment honnêtes et bienveillantes pour vous faire un retour constructif et objectif. Ce sont les bêta-lecteurs.
Le but n’est pas d’obtenir une ribambelle de compliments et d’éloges de votre maman et de tata Suzanne mais, au contraire de connaître tous les défauts, incohérences et éléments de confusion à côté desquels vous êtes passé.
Je répète : le but est d’améliorer votre roman avec des critiques constructives et non de recevoir des éloges
Si vous cherchez une méthode pour trouver des bêta-lecteurs, cliquez ici.
Vous pensiez en avoir terminé avec les révisions ?
(Rire)
Ne vous inquiétez pas. Cette fois, c’est la dernière.
Rien de très différent avec l’étape 1, il suffit simplement d’intégrer les retours constructifs de vos bêta-lecteurs pour améliorer l’intrigue de votre roman.
Cette étape peut être très courte ou très longue, car si vos bêta-lecteurs ont remarqué un élément important, il n’est pas rare de devoir reprendre tout ou grande partie de l’intrigue pour éviter les erreurs grossières.
Lorsque c’est le cas, il peut être tentant de décider que « Tant pis, ça passera comme ça » parce que vous avez la flemme de recommencer (presque) à zéro.
Et il est vrai que c’est décourageant, on a l’impression de polir un diamant avec une brosse à dents.
Mais c’est à ce prix que vous écrirez un livre de qualité.
Car ce n’est pas la flemme qui a construit les 7 merveilles du monde.
À ce stade, vous devez choisir la façon dont vous allez faire éditer votre livre. De ce choix dépendront beaucoup de choses, alors il vaut mieux ne pas se tromper.
Voici un récapitulatif des 4 modes d’édition qui existent aujourd’hui avec un bref aperçu des avantages et inconvénient de chacun… car aucun n’est parfait.
C’est celui que tout le monde connaît. Vous envoyez votre manuscrit et un comité de lecture le lit et décide s’il possède un potentiel commercial.
Les candidats sont nombreux et les élus très rares. Si vous en faites partie, vous verrez l’éditeur prendre en charge la majeure partie du travail : correction pro, couverture, mise en page, impression, distribution et promotion à ses frais.
Les inconvénients : c’est long (1 à 2 ans pour voir son livre publié) et cela ne rapporte pas grand-chose à l’auteur qui touche entre 8 et 12 % du prix de son livre en moyenne.
Pour savoir ce que change le fait d’avoir une maison d’édition, cliquez ici
Contrairement à ce que leur nom indique, ce ne sont pas des éditeurs, mais des prestataires de services qui vont publier votre livre à vos frais.
C’est donc vous, l’auteur, qui paierez la correction pro, la couverture, mise en page, impression, distribution et promotion et cela peut coûter cher ; jusqu’à plusieurs milliers d’euros pour certains de ces prestataires.
Certains de ces « éditeurs » obligent même contractuellement les auteurs à acheter plusieurs dizaines d’exemplaires de leur propre livre, les privent de leur droit et les font participer financièrement à la mise au pilon.
Les éditeurs à compte d’auteur ne réalisent aucune sélection des œuvres qu’ils éditent. Ils prennent absolument tout, car ils se fichent que le livre se vende ou non.
Le travail de ces entreprises est tout à fait légal et certains auteurs aiment passer par elles, mais certaines de ces maisons n’hésitent pas à se faire passer pour des maisons d’édition traditionnelles et jouent sur le besoin de reconnaissance des auteurs, ce qui relève de l’escroquerie.
Soyons clairs, les auteurs qui passent par ce type d’éditeur ne revoient que très rarement la couleur de leur argent et c’est un mode d’édition que je déconseille fortement.
L’autoédition est jeune et souffre encore d’une mauvaise réputation dans certains cercles. Ce serait la solution de repli des écrivains ratés que les maisons d’édition refusent.
C’est pourtant totalement faux. C’est un mode d’édition à part qui permet aux auteurs, quand il est bien fait, de pleinement vivre de leur passion et de publier des romans de qualité. Il existe d’excellents romans autoédités tout comme il existe de très mauvais romans édités de façon traditionnelle. L’important est de ne pas généraliser.
Comme son nom l’indique, l’auteur s’édite lui-même en passant par un imprimeur local ou par des plateformes d’autoédition comme Amazon KDP.
L’auteur garde toute sa liberté artistique. Il garde la main sur la vie de son livre de A à Z et profite d’une rémunération très avantageuse qui oscille entre 30 et 100 % du prix de son livre. L’inconvénient ? L’auteur est seul. C’est à lui que revient la tâche de tout gérer, ce qui peut être parfois lourd à porter.
Il s’agit, là encore, d’autoédition à la différence que l’auteur passe par une plateforme qui centralise toutes les étapes de la publication : correction pro, la couverture, mise en page, impression, distribution et promotion.
Ces plateformes proposent des services à des prix plus ou moins abordables aux auteurs et les aident à mettre leur livre en forme pour les autoéditer.
Elles ont leurs fans et pas mal d’auteurs aiment passer par elle pour des prestations payantes qu’ils pourraient réaliser gratuitement avec un peu de travail.
C’est un choix que chaque auteur doit faire en son âme et conscience.
Enfin, contrairement à ce que certaines de ces plateformes annoncent : elles NE sont PAS des tremplins vers l’édition traditionnelle. Il s’agit là d’un argument marketing qui se vérifie 1 fois sur 1000.
À partir de ce point et pour que cet article soit le plus complet possible, je considère que vous optez pour l’autoédition seule.
En autoédition, je recommande de réaliser soi-même la plupart des étapes de publication de son roman à l’exception de deux. Celle-ci est l’une d’entre elles.
La correction orthographique est un travail d’orfèvre qui sera toujours mieux fait par un professionnel que par vous ou par un logiciel de correction.
Vous ne possédez peut-être pas vous-même les compétences d’un diplômé de l’institut Voltaire et, qui plus est, vous serez trop concentré sur votre récit pour repérer les erreurs d’orthographe et de syntaxe.
Certains logiciels, comme Antidote 11, sont d’excellents correcteurs (le présent article est corrigé avec Antidote) mais ils commettent encore trop d’erreurs qu’un pro ne laissera pas passer.
Bien sûr, si votre budget est hyper serré, ce sera toujours mieux que rien, mais dites-vous que cela ne suffira pas. N’hésitez alors pas à confier votre livre à un ayatollah de l’orthographe de votre connaissance.
On ne juge pas un livre à sa couverture, mais tout le monde le fait quand même. Alors, faites en sorte qu’elle claque !
C’est une décision d’une importance capitale pour le succès de votre livre. Vous ne voulez pas vous tromper sur ce point.
C’est pourquoi la conception de votre couverture est la 2e étape que vous devez confier à un graphiste professionnel (sauf si vous êtes graphiste pro vous-même, évidemment).
De plus en plus d’auteurs utilisent une image générée par des logiciels d’IA et l’utilisent comme couverture afin d’économiser quelques euros.
D’après moi, c’est une erreur.
Une couverture n’est pas une simple image avec un titre, c’est une composition de plusieurs éléments qui doivent former un tout, accrocher le regard du lecteur et donner, en une fraction de seconde, une idée précise de ce que contient le livre.
À ce jour, aucune IA ne sait faire cela.
Votre livre doit être beau à l’intérieur aussi.
Rien de pire, pour un lecteur, que de se tartiner des paragraphes monolithiques écrit en patte de mouche, avec des tabulations en guise de marge et des alinéas dans tous les sens.
J’ai déjà abandonné des romans avant la fin parce qu’ils étaient illisibles.
La mise en page d’un livre suit des règles extrêmement précises qui doivent être respectées pour le confort visuel des lecteurs.
Si vous êtes à l’aise avec cet exercice, vous pouvez le réaliser vous-même en suivant les recommandations de certains ouvrages comme « Comment formater et typographier vos livres » de Jérémie Lebrunet.
Si, comme moi, vous détestez tout ce qui touche à la mise en page, alors je vous recommande de demander cette prestation complémentaire à votre correcteur pro.
Vous économiserez du temps, de l’argent et de nombreuses séances d’arrachage de cheveux.
C’est l’étape paperasse. Vous devez faire en sorte que votre livre existe officiellement si vous voulez que les lecteurs le trouvent et qu’il soit protégé.
L’ISBN d’un livre est comme la plaque d’immatriculation de votre voiture. C’est le numéro qui va permettre de l’identifier, ce qui sera indispensable pour que les libraires le commandent ou pour le publier en ligne.
Ce numéro est obligatoire et il s’obtient en passant par la BNF (Bibliothèque Nationale de France)
Pour en savoir plus sur le numéro ISBN, cliquez ici
Enfin, vous devez protéger votre roman du plagiat.
En théorie, le droit français considère que votre droit d’auteur est protégé dès le jour de la création de votre œuvre, du moment qu’elle est originale et possède la « patte » unique de l’artiste.
En pratique, c’est plus compliqué, car il revient aux auteurs s’accusant l’un et l’autre de plagiat de prouver qui a écrit l’œuvre en premier.
C’est à cela que servent les plateformes de copyright comme copyright dépôt qui permettent de déposer et de protéger son œuvre pour une dizaine d’euros environ.
Amazon ? Kobo ? Apple Books ? Faites votre marché et choisissez où votre livre va élire domicile.
Je déconseille personnellement de multiplier le nombre de plateformes pour votre livre. Vendre sur une plateforme représente déjà un sacré travail ; vendre sur plusieurs (surtout quand on débute) relève d’une mission impossible pour Tom Cruise et son équipe.
Si vous hésitez, la meilleure option est Amazon KDP. Avec ses 50 % de part du marché du livre français, c’est LA plateforme sur laquelle commencer.
En choisissant de souscrire au programme KDP Select d’Amazon, vous permettez aux lecteurs Kindle d’emprunter votre livre sans prendre le moindre risque. Une façon simple et efficace de devenir visible pour les plus gros lecteurs du marché.
Vous êtes rémunéré aux nombres de pages lues multipliés par un coût à la page qui varie chaque mois en fonction du nombre de lecteurs abonnés au programme.
La souscription au programme KDP Select ne coûte rien à l’auteur, mais il s’engage à donner l’exclusivité de la version ebook de son livre à Amazon pendant 3 mois renouvelables.
Téléchargez votre livre sur la plateforme que vous avez choisi, fixez son prix, et remplissez tous les champs nécessaires pour que les lecteurs puissent le trouver.
C’est une étape essentielle pour le succès de votre livre. Le choix de la catégorie dans lequel il apparaitra et des mots-clés qui permettront de le trouver feront toute la différence entre un livre que tout le monde voit et celui qui passe sous le radar.
Vous devez également écrire la description de votre livre. Celle-ci doit être sincère, donner une vision claire et précise de ce que contient votre ouvrage et donner envie de l’acheter.
Pas facile ! Mais si vous voulez des conseils pour écrire une description Amazon qui fait vendre, cliquez ici.
Vous pensiez être arrivé au bout du voyage ? Désolé de vous le dire, mais ce n’est que le début.
Vous devez maintenant enlever votre casquette d’artiste et enfiler celle de vendeur de romans : préparez votre stratégie marketing, annoncez la sortie, créez du suspense, faites parler de votre livre avant même qu’il soit disponible.
C’est un aspect du travail que peu d’auteurs connaissent et anticipent, il est pourtant tout aussi important que l’écriture en elle-même, et ce quel que soit votre mode d’édition. Sachez-le.
Si vous pensez que les lecteurs vont se jeter sur votre livre une fois publié, vous allez au-devant d’une grosse déception. La vente de votre livre vous prendra autant de temps que son écriture.
Mais ne vous inquiétez pas, j’ai quelque chose de 100 % gratuit pour vous y aider.
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