Le financement participatif | Comment financer son livre

Financement participatif : comment financer son livre
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Le financement participatif (appelé également crowdfunding) a le vent en poupe chez les auteurs. Pour ceux dont le budget ne permet pas de financer graphiste, correcteur et autres prestataires, le financement participatif est un moyen séduisant pour collecter des fonds, financer la publication de son livre et le vendre avant même qu’il soit publié.

Plutôt que de demander un gros chèque à sa banque, ce sont de nombreux apports, de petits montants, qui permettent de constituer la cagnotte dont vous avez besoin.

Pour vous en parler, j’ai invité quelqu’un qui connaît bien le sujet : Meryma Haelströme. Une autrice dynamique qui est en plein milieu de l’une de ces fameuses campagnes de crowdfunding.

(Lisez l’article : « Quel est le coût de l’autoédition (et comment le réduire)« )

Interview Meryma Haelströme

Présentation

Bonjour Meryma. Je suis ravi de te recevoir sur le blog, car je suis tes publications et tes projets depuis un moment maintenant et tu fais partie de ces autrices très actives qui font ce qu’il faut pour avancer dans leurs projets. Pour ceux qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux de présenter en quelques lignes ?

Bonjour Jérôme, merci beaucoup, je suis ravie que tu m’aies invitée sur ton blog ! Je suis autrice de romans et nouvelles de l’imaginaire. J’écris principalement de la fantasy, un peu de fantastique et un soupçon de science-fiction. Je suis également correctrice professionnelle. Et comme si ce n’était pas suffisant, j’ai un petit garçon de six ans. J’ai plusieurs nouvelles à mon actif, et j’ai publié mon premier roman, « Esprit de meute », en maison d’édition pour la première fois en 2021.

Si j’ai souhaité échanger avec toi, c’est parce que tu as une actualité chargée en ce moment : la publication prochaine d’un nouveau roman « Erhetylia : Livre I : L’ordre d’Enora » que tu as décidé de financer grâce à une campagne de financement participatif. Est-ce que tu peux nous parler de ce projet ?

Erhetylia est un projet sur lequel je travaille depuis une dizaine d’années. J’ai grandi avec la légende arthurienne et la mythologie celtique notamment, et puis j’ai découvert à l’adolescence Tolkien et son œuvre. La magie et les dragons ont toujours fait partie de mon imaginaire. Inconsciemment, j’ai souhaité créer quelque chose qui regroupait un peu tout ça, tout ce que j’aime lire et vivre. Mais j’ai tâtonné de nombreuses années avant de trouver une intrigue et des personnages pour habiter l’univers complexe que j’avais inventé. Cette version d’Erhetylia n’a vu le jour qu’en 2020, lorsque j’ai écrit la préquelle « Le prix de la liberté » durant le premier confinement. De là ont découlé toutes les idées qui ont donné naissance à L’ordre d’Enora.

Erhetylia - L'ordre d'Enora

Le financement participatif, c’est quoi exactement ?

Pourquoi avoir choisi le financement participatif pour publier ton livre ? Quels sont les avantages du crowdfunding qui t’ont convaincu d’utiliser cette méthode ?

D’abord, une chose importante, j’ai toujours envisagé de publier Erhetylia en autoédition. Je suis quelqu’un d’indépendant, j’aime avoir le contrôle sur les différentes étapes de conception et de publication, et tout ça est bien évidemment plus compliqué quand on travaille avec une maison d’édition.

Selon moi, et c’est une vision très personnelle, le financement participatif est une démarche de précommandes, ni plus ni moins. L’avantage de passer par une plateforme, c’est la confiance et la réputation de celle-ci. Sans parler des outils : je n’ai pas besoin de créer des produits, des boxes, etc. en plus sur ma boutique en ligne, tout est très bien fait sur ulule. Et puis on voit se remplir l’œuf qui représente l’objectif, je trouve ça rigolo. On bénéficie également de l’aide de la plateforme, leurs conseils, leurs outils promotionnels, etc.

L’avantage principal de cette démarche, c’est que je n’ai pas à avancer tous les frais (même si dans les faits, ça ne fonctionne pas tout à fait comme ça, et c’est différent d’un artiste à un autre). Par exemple, l’objectif principal à 100% me permettra de payer ma correctrice et l’impression en broché sans option de couverture. Si on passe à 120%, cela prend en charge ce que je dois à mon illustrateur. Et si on dépasse les 150%, je pourrais ajouter des options de vernis sélectif par exemple sur la couverture.

Évidemment, j’ai déjà avancé certains frais moi-même, et dans l’éventualité où la campagne ne serait pas financée, je paierai évidemment mes prestataires (mon compte en banque sera juste un peu plus au bord de la dépression 😛 ).

Je crois savoir qu’il ne s’agit pas de ta première campagne de crowdfunding. Tu as déjà une petite expérience dans ce domaine. Tu peux nous en parler ? C’était une bonne expérience ?

Tout à fait. Mon association a publié son premier recueil de nouvelles l’année dernière, en passant par ce type de financement en octobre 2021. Ça a été un franc succès, avec un objectif rempli à 170% ! Alors oui, c’était une bonne expérience. Les gens ont relayé le lien de la campagne, incité leurs proches à participer pour soutenir l’association. C’était vraiment très sympa. Par contre, c’était très stressant, comme c’était ma première campagne, et je suis peu sûre de moi, j’ignorais si j’en étais capable. Mais au final, ça été une bonne surprise. Le fait que ce soit pour une association a sans doute aidé aussi, car les gens sont plus enclins à vouloir soutenir la démarche.

Financement participatif - Soyez transparent avec les contributeurs
Soyez transparent avec les contributeurs. Dites-leur à quoi leur argent va servir.

Comment lancer sa campagne de crowdfunding

Tu as choisi la plateforme Ulule pour ta campagne de financement, ce choix était motivé par une raison précise ?

J’ai choisi Ulule pour plusieurs raisons. Tout le monde connaît cette plateforme, elle soutient des projets engagés, responsables et dans tous domaines, que ce soit l’écologie, la culture, l’éducation, etc. C’est aussi un gage de confiance, car elle existe depuis longtemps, elle nous donne les clés pour une campagne réussie, des conseillers sont là pour nous aider. Et puis, si le projet n’est pas financé à la fin, les contributeurs sont aussitôt remboursés. Personne n’est lésé.

Quelles sont pour toi les grandes étapes pour lancer une campagne de financement participatif ? Celles à côté desquelles il ne faut pas passer ?

Avant de lancer sa campagne de financement, il faut se préparer. Le mieux est déjà que notre projet soit prêt ou presque. On ne lance pas sa campagne si le roman n’est pas encore écrit, par exemple.

Ensuite, il convient de bien calculer, et c’est peut-être la partie la plus prise de tête, parce qu’il y a plein de choses qu’on ne peut pas prévoir, et donc difficiles à budgéter. Par exemple, combien de personnes vont participer, et avec quelles contreparties ? Impossible de savoir à l’avance. Donc, il s’agit de faire une sorte de prévisionnel. Et je t’avoue que sans aide et quand on n’est pas à l’aise avec les chiffres, c’est compliqué. Il faut penser à tout : le prix de l’impression en fonction de combien d’exemplaires on pense commander ; le prix des goodies (avec frais de livraison) ; le prix des emballages ; les frais de port ; les prestataires bien évidemment. Il faut réfléchir à ce qu’on veut mettre dans chaque palier, ce qu’on est prêt à avancer ou pas. Et prévoir un peu plus large (mieux vaut avoir plus que pas assez !).

Une fois qu’on a tout ça, on peut passer aux packs qui contiennent les contreparties, les goodies. Il en faut plusieurs, mais pas trop (la mienne en a trop je pense, si c’était à refaire, je ferais différemment, c’est comme ça qu’on apprend) ni trop peu. Leur mettre le prix adéquat.

C’est important de créer aussi des visuels, ceux des contreparties et des goodies, des images à insérer dans la partie présentation du projet. Si on n’est pas à l’aise avec le graphisme, c’est important de se faire aider une fois encore.

Pour tout cela, je dirais qu’il faut prévoir au minimum un mois avant la date de lancement de la campagne. Trois mois serait plus juste pour être à l’aise et avoir le temps de tout penser, tout préparer et surtout, se faire relire et montrer à quelqu’un d’extérieur pour voir si on n’a rien oublié et si tout est ok.

Financement participatif - prévoyez plusieurs pack pour tous les budgets
Prévoyez plusieurs packs pour tous les budgets

Les clés pour réussir son financement participatif

Tu proposes énormément de goodies dans ta campagne (notamment des peluches que tu as faites toi-même !). Les goodies, c’est un élément clé d’une campagne réussie ?

Oui, sans goodies, pas de campagne. Enfin, c’est ma vision personnelle. Sinon, autant faire un lancement classique sur son site et ses réseaux (et ce n’est pas péjoratif hein, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit :P).

Le but est quand même de récolter un maximum, mais pour cela, il faut donner envie aux gens de participer. Et puis, j’avoue que j’aime bien faire plaisir avec plein de petits cadeaux, alors, c’est l’occasion. Marque-page bien sûr, mais aussi planches de stickers, cartes postales, badges, pin’s, etc. Pour le recueil de l’association, on avait prévu un carnet, un gobelet avec notre logo et même un mini pot de miel ! Ça a beaucoup plu.

Pour Erhetylia, j’ai en effet prévu des peluches dragons. J’en ai confectionné quatre, et elles sont toutes parties le premier jour ! Ce ne serait jamais arrivé en dehors de la campagne, je le sais.

Tu possèdes un site internet actif ainsi qu’une jolie communauté de lecteurs sur ta page Instagram. Qu’est-ce que tu as mis en place, en termes de communication, autour de ta campagne de financement participatif ?

J’ai voulu trouver un équilibre entre les posts consacrés à la campagne et mes posts habituels. Je ne souhaitais pas bombarder mes abonnés de ma promo uniquement, parce que ça aurait fait trop, j’aurais perdu des personnes au passage ^^ Du coup, j’ai gardé mon post du mercredi pour ma promo, où là je parle concrètement de la campagne, et les éléments du projet : les prestataires, les goodies, mais aussi la magie dans mon univers, les personnages, ce genre de choses. J’ai même créé un petit quiz pour savoir quel type de personnage vous seriez dans Erhetylia. Les abonnés ont bien aimé 😊

À côté de ça, j’ai continué mes publications habituelles : des questions aux lecteurs, des tips sur la correction, les interviews du vendredi, etc. Bien sûr, j’essaye, quand c’est possible, de raccrocher ça à mon univers pour donner aux lecteurs l’envie d’aller jeter un œil à la campagne et soutenir le projet, ou au moins les inciter à partager l’info de leur côté.

Et puis, je partage en stories régulièrement, je me suis même mise aux réels sur Instagram. J’aime bien tester de nouvelles choses, pour voir si ça me convient, et si ça marche.

9 — Si un auteur venait te demander des conseils pour réussir son crowdfunding, que lui répondrais-tu ?

Surtout de bien réfléchir s’il ou elle a le temps et l’énergie de s’investir. Parce que c’est une démarche très chronophage et énergivore.

Bien se préparer en amont, et s’entourer de personnes à l’esprit critique et bienveillant. Seule, je ne serais arrivée à rien.

10 — C’est l’heure du mot de la fin 😊 Quels sont tes projets pour les mois qui viennent ? Vas-tu continuer avec le financement participatif ?

J’ai déjà commencé l’écriture du tome 2 pour essayer de le sortir maximum au printemps prochain. Cette fois, je le publierai en direct, en deux temps, d’abord en numérique, ensuite en broché, tout dépendra de mes finances.

Sinon, j’ai prévu une nouvelle pour noël, un conte horrifique inspirée de la légende du Krampus, une créature du folklore germanique. Il sera en précommandes en direct à partir d’octobre.

J’ai également créé un carnet d’organisation, qui sera aussi pour la fin de l’année et disponible directement sur amazon pour réduire les frais.

Et après ça, j’ai une bonne dizaine d’idées de romans à développer, donc, l’aventure est loin d’être terminée.

Concernant le financement participatif, ça reste une question en suspens. Si j’aime énormément la démarche, ça demande quand même beaucoup d’énergie, avant, pendant et après la campagne (eh oui, il faut commander les goodies et les livres, puis préparer les contreparties, les envoyer, le tout sans se tromper !).

Je pense que j’en ferai une nouvelle lorsque je sortirai le tome 3 d’Erhetylia, pas avant 2024 donc, pour prévoir un pack collector avec les trois romans à la fois.

Il faudra continuer de suivre mon activité pour en savoir plus 😊

En tout cas, merci encore une fois pour cette interview, j’ai été ravie de pouvoir échanger sur mon expérience et mon projet.

C’était avec grand plaisir. Merci à toi pour ton témoignage et bonne chance pour ta campagne.

Amis auteurs, allez-vous rendre compte par vous-même. N’oubliez pas que si c’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en crowdfundant qu’on devient crowdfunderon 😉

Faites une visite à la campagne de Meryma en cliquant sur ce lien avant le 19 mai 2022 et profitez-en pour la remercier en y participant pour découvrir son prochain roman.


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Une réponse

  1. Le financement participatif est une excellente idée à la base, mais il y a déjà bien longtemps qu’il a été détourné par des professionnels qui y voient là le moyen d’un risque financier à zéro. Si tu n’es pas déjà connu, ça ne fonctionne pas plus qu’un autre moyen.

    Au contraire, le risque est du côté des investisseurs, qui peuvent quelquefois ne rien recevoir du tout, ou une récompense incomplète, sans recours possible. Le droit est flou à ce sujet, car ce n’est pas une précommande, c’est plus du « mécénat ». Et bien peu tenteront de toute façon une action en justice.

    Certains ont essayé, notamment pour l’Éditeur de jeux de rôle Sans-Détour, mais celui-ci étant en liquidation depuis, il y a fort peu de chance que cela débouche sur quoi que ce soit en matière de compensation.

    Pour le reste, c’est comme tout, sans réseau établi, personne n’y participera.

    Quoi qu’il en soit, bonne chance à Méryma pour sa campagne, je ne voudrais pas ruiner l’ambiance ! 🙂

    (5/5)

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