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Oooooh ! Je sens que ce titre va m’attirer bon nombre de coups d’œil curieux ou intéressés 😉 Après tout, qui ne rêve pas de devenir un meilleur auteur ? Vous ? Vous pensez ne pas en avoir besoin ? Si c’est le cas, alors plus que n’importe quel autre, vous devriez lire ce qui suit. Dans le cas contraire, vous trouverez, je l’espère, des éléments pour vous ouvrir le chemin vers l’excellence.
L’écriture, comme les 99,99 % des autres disciplines artistiques, artisanales ou scientifiques, s’acquière et se développe via un processus d’apprentissage qui passe par la théorie et la pratique.
Que vous vouliez améliorer la structure de vos histoires, votre style, vos arcs narratifs, la psychologie de vos personnages ou encore (car cela en fait aussi partie) votre stratégie de communication et de e-marketing, vous n’aurez pas d’autre choix que d’apprendre de nouvelles techniques, de lire des livres, de suivre des formations, d’assister à des ateliers d’écriture, de pratiquer, bref… d’entrer en apprentissage pour devenir un meilleur auteur.
« Apprendre ! Apprendre ! Facile à dire, mais difficile à faire. C’est long et peu y arrivent. »
En effet, la route de l’apprentissage est longue et semé d’embûches. On croise quotidiennement ceux qui sont tombés dans ses pièges :
Ceux qui pensent être arrivés au bout du chemin, alors qu’ils sont toujours sur la ligne du départ.
Ceux qui abandonnent en cours de route, persuadés qu’ils sont nuls et qu’ils n’y arriveront jamais.
Ceux qui deviennent des ayatollahs du style, de l’architecture ou du jardinage et portent la bonne parole comme des prédicateurs sous cocaïne.
Enfin, la minorité, ceux qui finissent par toucher du doigt ce qu’ils étaient venus chercher : devenir un meilleur auteur.
Alors, comment éviter de devenir l’un des trois premiers et se donner toutes les chances pour faire partie des 4e ?
En reconnaissant les pièges qui se dressent sur votre route.
Les phases de l’apprentissage
C’est la connaissance des différentes phases d’apprentissage qui vous permettra de savoir dans laquelle vous vous placez et quels sont les pièges inhérents à chaque phase, car sachez que : apprendre, c’est quelque chose qui s’apprend.
1 — Incompétent inconscient ou « Je ne sais pas que je ne sais rien »
C’est ce que j’appelle la phase des « imbéciles heureux ». À ce stade, vous êtes comme le nouveau-né qui ignore qu’il ne sait pas parler. Vous ne savez pas que vous êtes incompétent et vous vous en fichez, car cela ne vous a pas posé de réels problèmes jusqu’à maintenant. Vous êtes heureux comme cela.
Cela ne signifie pas que vous ne saurez jamais faire. Vous avez le potentiel en vous pour apprendre à écrire une histoire ou pour développer votre style. C’est juste que vous ne considérez pas cela comme un frein, soit parce que l’idée d’écrire une histoire ne vous a jamais effleurée, soit parce que vous pensez déjà savoir comment faire (alors qu’en fait… heu… pas vraiment).
2 — Incompétent conscient ou « Je sais que je ne sais rien »
Celle-ci fait généralement mal à l’ego. Une prise de conscience s’opère. Un événement, un enseignant vous a fait sortir de votre petite zone de confort bien douillette et vous vous réveillez :
« Merde alors ! Je ne sais pas faire en fait !!! »
À ce stade, une personne normalement constituée voudra réduire l’écart entre son ignorance et le savoir. Vous allez chercher un « maître » par le biais d’un professeur, d’un livre ou d’un blog.
Il s’agit de la phase dans laquelle vous vous heurterez à vos propres limites… et ce n’est pas quelque chose d’agréable.
3 — Compétent conscient ou « Je sais que je sais »
Ici, vous êtes monté en compétence, mais vous êtes encore le jeune padawan qui a besoin de réfléchir avant d’agir.
Les gestes et la réflexion sont encore hésitants et très mécaniques.
Vous souvenez-vous de votre apprentissage pour passer le permis de conduire ? Vous saviez quand regarder dans le rétroviseur, comment passer les vitesses et faire un créneau… mais vous aviez besoin d’être pleinement concentré pour le faire, de réfléchir avant chaque action. Ce n’était pas naturel pour vous.
4 — Compétent inconscient ou « Je ne sais pas que je sais »
À ce stade, vous êtes un chevalier Jedi et vous savez démonter et remonter un sabre laser les yeux bandés et les deux mains attachées dans le dos.
Pour reprendre l’exemple de la voiture (tout le monde n’est pas Jedi), vous avez maintenant votre permis depuis 2, 10, 15 ou 20 ans. Avez-vous toujours besoin de réfléchir avant d’appuyer sur l’embrayage pour changer une vitesse ? Non. Vous le faites machinalement. Sans y penser. Vous êtes compétent inconscient.
5. Le niveau de maîtrise
Enfin, vous maîtrisez suffisamment la compétence pour l’appliquer comme vu ci-dessus, mais également son fonctionnement et pour communiquer à ce sujet, en d’autres termes à l’enseigner.
Les pièges de l’apprentissage
Comme tous les apprentissages, celui pour devenir un meilleur auteur est un chemin parsemé d’embûches et de pièges en tout genre.
Les psychologues David Dunning et Justin Kruger ont nommé et schématisé le parcours de l’apprentissage dans cette courbe qui met en relation le niveau de nos compétences et la confiance que nous plaçons en elles :
1 — Le mont Stupide
Une petite blagounette : Quelle est la différence entre discuter avec un imbécile et jouer aux échecs avec un pigeon ?
Aucune. Le pigeon va monter sur l’échiquier, bouger les pièces n’importe comment, les faire tomber de la table et partir la tête haute, comme s’il avait gagné.
Cette blague est une très bonne métaphore de ce qu’on appelle l’effet Dunning-Kruger. Il s’agit d’un biais cognitif par lequel les personnes qui ne disposent pas des connaissances nécessaires pour juger de leurs compétences surévaluent ces compétences dans une illusion de supériorité. Cette étape s’accompagne généralement d’une couche de déni dont l’épaisseur fait la taille du Texas.
Pour faire simple et direct : si vous n’avez jamais lu un livre traitant d’écriture, assistez à des cours ou participez à des ateliers d’écriture, mais que vous vous prenez pour l’une des sœurs Brontë, vous êtes en haut du mont Stupide.
« L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance » Charles Darwin
Personnellement, j’appelle cela le syndrome du « J’ai toujours eu un talent pour l’écriture ». Comme si une fée s’était penchée sur leur berceau et avait fait valser sa baguette en disant « Tu seras un(e) grand(e) écrivain(e) et tu n’auras pas à faire d’effort pour cela. »
Merci de laisser la magie dans les romans de Fantasy svp.
Ceci dit, je ne veux pas être trop dur avec ces personnes. Car ce n’est pas de la bêtise, mais de l’ignorance. Or nous sommes tous passés par là. Nous avons tous été inconscients de l’énormité de notre ignorance. Ce qui fait la différence entre ceux qui restent en haut du mont Stupide et ceux qui en descendent, c’est la volonté d’en partir ou l’entêtement à vouloir y rester.
L’ignorance est une zone de confort et on a parfois besoin d’une petite poussée pour en sortir et dégringoler la pente pour arriver dans…
2 — La Vallée du désespoir
« Mont Stupide », « Vallée du désespoir »… Je sais que tout cela fait un peu Tolkien, mais ce sont bien les termes utilisés par Dunning et Kruger. Je n’ai rien inventé.
Vous vous pensiez bien à l’abri dans votre illusion de supériorité, puis quelqu’un (ou quelque chose) vous pousse du haut du mont Stupide et vous vous écrasez comme une bouse, cinq cents mètres plus bas. Votre illusion vole en éclat et vous réalisez que vous n’êtes pas celui que vous pensiez être.
C’est l’étape correspondant à la phase de l’incompétence consciente. À ce stade, nous réalisons l’étendue de notre ignorance. Nous avons le sentiment d’être au degré zéro de notre art, inepte, sans consistance et sans espoir. Cela fait mal. Très mal, mais il faut savoir l’encaisser.
C’est là que tant de personnes abandonnent, anéanties par le retour à la réalité et découragées par la masse de travail à accomplir. Deux chemins s’offrent à nous :
La voie de l’abandon
Il peut concerner l’apprentissage en lui-même. On s’enferme alors dans nos vieilles habitudes tout en justifiant notre choix par des sentences péremptoires « Je perds en fluidité », « De toute façon, il n’y a pas de règles », « Ce que je fais sonne faux quand j’utilise cette technique », etc.
On continue d’écrire, certes, mais sans devenir un meilleur auteur.
L’abandon peut également toucher la discipline elle-même. Un arrêt pur et simple de l’écriture, car on ne veut pas rendre de production médiocre (on sait qu’on ne sait pas), mais on n’a pas non plus le courage ou la volonté d’aller de l’avant.
La voie de la persévérance
Ravaler son ego, sa fierté, devenir humble et travailler pour devenir un meilleur auteur.
Comme d’habitude tout est entre vos mains. C’est vous qui décidez d’abandonner. C’est vous qui décidez de continuer.
3 — La pente de l’illumination
Autant vous le dire, cette pente ; je n’aimerais pas la faire en vélo. La grimper est aussi difficile que de boucler le tour de France sans un petit remontant qui ne se voit pas quand on fait pipi. Ça grimpe sévère et ça grimpe longtemps. Dur de tenir la distance.
Votre carburant : la motivation
Votre carburant principal reste la motivation, mais c’est une ressource dont le cours varie autant que celui du pétrole. Un jour boosté à bloc, le lendemain avec le moral dans les chaussettes, vous avez tout intérêt à utiliser des trucs et des astuces pour que votre motivation soit un tapi de braises et non un feu de paille. En voici deux :
– Les habitudes — l’homme est un animal qui aime les habitudes. Elles le réconfortent, le sécurisent et lui permettent de progresser en douceur. « Écrivez tous les jours » est un conseil que l’on voit souvent sur les blogs et livres traitant d’écriture, et il est vrai. Il vaut mieux écrire 10 minutes chaque jour toute une semaine plutôt qu’une heure le dimanche. La régularité est une des clés du succès.
– La segmentation — c’est un des trois conseils que je donnerais à mon meilleur ami s’il voulait écrire un livre. Si la somme de travail vous effraie, alors découpez-la en autant de petits objectifs moins effrayants… et célébrez la réussite de chacun d’eux.
Un autre effet pervers : l’extrémisme.
Vous avez sauté du haut du Mont Stupide, survécu à la vallée du désespoir, et vous gravissez la pente de l’illumination grâce à UNE méthode. Cette méthode, que vous l’ayez trouvée dans un livre ou que vous l’ayez vous-même inventée est LA méthode qui vous manquait pour améliorer votre style, structurer vos histoires ou vendre vos livres. Quand vous l’avez découverte, vous avez vécu une révélation. Une épiphanie. Elle a eu sur vous un impact émotionnel incroyable… et vous ne jurez que par elle.
Enivrés par cet apprentissage, fiers et enorgueillis par ces nouvelles compétences, certains deviennent des intégristes de cette méthode. Ils rejettent toutes visions qui s’en écartent et condamnent ceux qui ne suivent pas leur exemple.
Non seulement cette dérive vous privera d’évoluer vers de meilleures compétences, mais en plus elle peut vous fermer de nombreuses portes. La plupart des gens n’aiment pas les intégristes.
Vous avez trouvé la méthode qui vous convient ? Magnifique. Mais ne vous enfermez pas dedans. Gardez l’esprit ouvert et poursuivez votre apprentissage. Il n’est pas terminé.
4 — Le plateau de durabilité
Ici, vous ne savez pas que vous savez. Inconscient compétent, vous écrivez naturellement avec style et méthode. Cela vous demande toujours du travail, bien sûr, mais pas autant qu’avant. Ça a l’air merveilleux n’est-ce pas ? Oui, mais ce n’est pas sans danger.
Vous vous souvenez du pigeon qui croit savoir jouer aux échecs ? Qui l’a invité à jouer sinon quelqu’un qui connaît le jeu ? Une personne compétente, mais qui sous-estime ses compétences en pensant ne pas valoir mieux qu’un pigeon pour adversaire.
C’est le double effet Kiss Cool de l’effet de Dunning-Kruger. Les compétences acquises sont devenues si naturelles, si simples à mettre en œuvre que l’on finit par croire que tout le monde les maîtrise et sous-estimer ce qui nous a pris tant de temps à apprendre. C’est pourquoi bon nombre d’auteurs excellentissimes souffrent du syndrome de l’imposteur.
(Lisez l’article « Auteurs: Écrasez le syndrome de l’imposteur« )
Enfin, et c’est sans doute le plus important, n’oubliez pas que le voyage est plus important que la destination. Il n’y a pas de ligne d’arrivée et aucune clochette d’or ne tintera à vos oreilles pour vous signifier que vous avez fini par devenir un meilleur auteur. La perfection étant un mythe, c’est un objectif qui reculera à mesure que vous avancerez.
(Lisez l’article : Comment se débarrasser du perfectionnisme)
Le processus est infini. Il se compose d’une accumulation d’expériences, de réussites et (surtout) d’échecs. Chacun d’eux fera de vous quelqu’un de meilleur. Cela se passe en ce moment même, alors que vous vous instruisez en lisant cet article. Alors, ne lâchez rien.
À titre personnel, je suis, depuis quelque temps déjà, en pleine ascension de la pente de l’illumination. Le début du plateau est loin… très loin devant. Mon style a besoin de s’enrichir, je dois mieux rythmer mes textes et améliorer le référencement de mon site. Il me reste beaucoup de routes à faire avant de devenir un meilleur auteur. Mais pas de panique, j’y travaille. 😉
Et vous ? Où en êtes-vous dans le processus d’apprentissage ? Est-ce que vous profitez de la vue du haut du mont Stupide ? Êtes-vous démoralisé dans la vallée du désespoir ? Ou grimpez-vous, en danseuse, la pente de l’illumination ? Quel chemin vous reste-t-il à parcourir ?
Dites-le-moi dans les commentaires.
Image par Thanks for your Like • donations welcome de Pixabay
23 Responses
Excellent article. Plein de leçons et motivant à la fois.
Merci beaucoup 🙂
Personnellement je suis à mi chemin entre la vallée du désespoir et la pente de l’illumination ! Je me motive, je me bouscule, je grimpe tout doucement et…. je glisse inexorablement vers le point de départ ! Je reste embourbée dans la vallée du désespoir !!
Quand j’ai sorti mon premier livre, j’ai été submergée de conseils par de vieux auteurs, les uns me disant qu’un bon livre était un livre ou le lecteur apprenait des choses, les autres que l’écriture était une torture mais qu’il fallait en passer par là pour aller à l’extase….
J’arrivais dans ce milieu (celui des auteurs que l’on rencontre dans les Salons) et j’étais encore toute étonnée d’avoir suscité l’intérêt de quelques lecteurs. Je suis forcément passé par le mont stupide comme tout le monde, mais je n’ai pas le souvenir d’y avoir séjournée longtemps. Très rapidement j’ai pris la pente vers la vallée du désespoir. Oh non pas que je me lamentais en me disant que je n’étais pas capable etc., mais simplement parce que on me demandait de la rigueur et de l’assiduité dans une démarche d’écriture et surtout de marketing pour faire connaître mes bouquins. Parler de moi ? Vanter mes écrits ? Ah mais non ! Dire que ce que j’écris est mieux et plus intéressant que mon voisin de table ? Ah mais non impossible ! Prendre au sérieux toute ces démarches pour faire connaitre son travail ? Ah mais non ce n’est pas possible ! Se prendre au sérieux ? Je ne sais pas faire ! Je n’ai jamais su faire ! Et c’est là tout mon problème !
La voie de l’abandon ? Oui, mais non ! Je n’abandonne pas pour autant, je continue à écrire, mais rien n’abouti, rien ne va jusqu’au bout parce que la voie de la persévérance n’est pas mon truc ! Écrire tout les jours ? Incommensurable ! J’ai horreur de la routine ! Segmenter ? C’est ce que j’ai tellement fais que rien n’a été jusqu’au bout !
Finalement il manque un passage dans ce schéma (mais je crois qu’il a été le sujet de l’un de vos articles) c’est le syndrome de l’imposteur. Ce foutu syndrome c’est l’antivol qui lie le vélo au poteau, c’est celui qui attache le potentiel auteur à la vallée du désespoir et que rien ni personne n’arrivera à déloger !
Avant de gravir la pente de l’illumination il faut se débarrasser de ce fichu syndrome et ça c’est un travail quotidien…. Sauf que je n’aime pas la routine !!! Le serpent qui se mord la queue ? Oui à 100 pour 100 !!!!
Que de portes fermées!!
On dirait que vous êtes au milieu du rond-point dans le sketch de Raymond Devos où toutes les sorties sont en sens interdit. Alors les automobilistes tournent encore et encore sans s’arrêter, et le malade qui était dans l’ambulance est devenu le passager du corbillard.
Une petite précision concernant la segmentation: se définir des objectifs modestes pour rendre la chose moins indigeste, oui. Mais à condition d’atteindre ce petit objectif et de ne pas en commencer 50 autres en même temps. Sinon vous vous dispersez. Un à la fois, c’est déjà bien suffisant.
On ne se connait pas. Tous les conseils que je donnerai serait de la psychologie de comptoir, mais je vais quand même me risquer à en donner un: concentrez-vous sur UNE tâche et laissez tomber les autres pour le moment.
Finissez d’abord votre projet en-cours et vous vous inquiéterez ensuite de savoir comment le vendre. Cela prendra plus de temps que de tout mener de front, c’est certain. Mais c’est peut-être ce qu’il vous faut pour vous remettre en selle.
J’espère que je vous aurai aidé.
C’est effectivement un peu ça ! je tourne en rond autour du rond-point…. jusqu’à quand ?
Pour ce qui est de finir d’abord votre projet c’est exactement ce que je fais mais vous savez comme celui qui s’arrange pour rester dans sa zone de confort, j’ai décidé de finir un projet avant d’en entamer un autre… sauf que c’est un projet qui revient tous les ans ! pas folle !!!
Bon l’avantage c’est que je me connaît et qu’un jour cette situation va me gonfler à tel point que je vais sortir enfin de ma zone de confort…. mais à mon rythme !!!
Ceci dit vos articles m’aident bien dans ce sens… ils font leur travail de booster et petit à petit me motive alors rien que pour ça : un grand MERCI;
Je pense comme Rosy que c’est un excellent article, qui donne de bonnes bases de réflexions sur soi-même quand on envisage d’écrire. Et peut-être même plus tard, d’ailleurs !
Merci beaucoup 🙂
Ahah, on est souvent en phase toi et moi, je viens de publier une vidéo il y a une semaine sur le concept des 4 niveaux de compétence 🙂
Je l’ai vu ce matin
Pas fait exprès. Promis 🙂
bon je ne sais pas où est passé mon commentaire précédent…. parait que je l’ai déjà envoyé mais du coup je ne sais pas où !!!
Les voies d’Internet sont impénétrables !
Bref, bon article très instructif !
Merci 🙂
Bonjour,
Excellent article pour se remettre en question.
Sur le graphique, je dirai que je suis dans la vallée du désespoir.
Je ne vois pas comment progresser et je n’arrive pas à franchir le cap de l’édition (j’ai 2 manuscrits qui attendent). Pourtant le site est prêt et je fourmille d’idées de distributions nouvelles…
Je continue cependant à lire, écrire et remanier le roman sur lequel je travaille….
Et c’est comme ça dans toutes mes activités
Bref ! Je suis en panne de carburant. J’ai les réservoirs vides… Si vous avez un booster…
Vous n’arrivez pas à franchir le cap de l’édition.
C’est-à-dire que vous n’arrivez pas à publier votre livre en auto-édition ou que vous attendez des réponses d’éditeur?
Bonjour Jérôme
Je n’arrive à faire n l’un ni l’autre.
Je n’envoie rien aux éditeurs en prétextant que c’est une perte de temps (ils en reçoivent déjà tant) et je ne publie rien en me disant que je serai de toute façon invisible dans la masse des auto-édités, que mon roman est encore perfectible (paroles de bêta-lecteurs) et que le précédent n’est pas assez documenté pour être publiable.
Vient ensuite la grosse excuse de : « J’ai pas l’argent pour le faire »
Pourtant, le site est prêt, les contacts libraires et supermarchés aussi, les pages réseaux sociaux et j’ai bien compris la marche à suivre à force de la lire sur les divers blogs (Anais W ; Ethan Joe et vous par exemple), mais je ne franchis pas la porte…
Et je ne sais pas ce qui me freine…
La peur ?
Bonjour Camille.
Si tout est prêt, il faut y aller… Il n’y a pas d’autre solution.
Connaissez-vous ce théorème qui dit qu’il y a plus de distance entre 0 et 1 qu’entre 1 et 10 millions ?.. C’est le premier pas qui coûte.
Qu’avez-vous à perdre ?
Au pire, ça ne marche pas.
Bon.
La belle affaire !
Ce sera certainement mieux que de vous dire chaque jour « je pourrais, mais… »
Allez, go !
Je parle d’expérience parce que je me suis moi-même décidée il y a peu de temps.
J’ai eu, pour franchir le pas, besoin d’user d’un stratagème.
Créer un blog pour publier dessus.
Il existe aussi des plateformes où vous pouvez déposer votre livre, par exemple monbestseller.com, vous y trouverez des lecteurs sans débourser un centime.
En réalité, l’argent n’est pas vraiment un problème.
C’est la peur d’échouer qui vous bloque.
Demandez-vous ce que vous avez à gagner à rester dans cette situation. Oui oui, à y rester.
Vous aurez accompli la moitié du chemin.
Ensuite jetez-vous dans le vide.
Votre estime de vous montera en flèche, votre confiance aussi, par contrecoup, et peut-être même réussirez-vous du premier coup !
Qui sait ?
Cela ressemble beaucoup à de la peur, effectivement. Cela n’a rien de honteux, évidemment. Certaines actions qui sont sans doute banales pour vous me font peur (consulter mes comptes bancaires par exemple 😀 ). Pour contrer cela, j’applique un principe appris en formation sur le blogging: « Avoir peur et le faire quand même ».
Elizabeth Gilbert l’explique merveilleusement bien. La peur est nécessaire à un auteur. Invitez la à monter en voiture avec vous, installez la sur le siège arrière, écoutez-la si elle a quelque chose à dire, mais ne la laissez jamais, JAMAIS, prendre le volant.
Je pense que vous devriez publier votre roman le plus abouti avant la fin du mois de mars. Fini ou pas fini. Une publication sur Amazon ne coûte rien. Vous n’avez pas l’excuse de l’argent.
Publiez-le
C’est tout
Et venez me raconter dans un bel email quand vous l’aurez fait 😉
Dunning Kruger, je connaissais avec une variante. Le (ou la, je ne suis pas sectaire) néophyte qui se met à une discipline et qui, parti de zéro, progresse forcément très vite pour peu qu’il soit assidu(e). Mais qui, très vite aussi, plafonne à son meilleur niveau… et commence à pédaler dans la semoule…car il s’aperçoit de l’étendue de son ignorance et de la quantité de travail qu’il (qu’elle) va devoir encore fournir pour acquérir une vraie maîtrise (un maître est quelqu’un qui a échoué souvent 🙂 ) et soit abandonne, soit, s’il (si elle) est vraiment déterminé(e), accepte de traverser le désert…
Tu parles du permis de conduire et ça me fait penser que dernièrement, une amie m’a prêté son bolide pour me rendre service quelques jours. C’était une boite automatique ! J’ai le permis depuis plus de 30 ans, mais je ne savais plus conduire. Diriger la voiture, oui. Mais pas conduire. Je freinais (pas la peine), j’embrayais (pas la peine)… j’étais novice au volant.
Ce qui me plait dans l’écriture c’est de pouvoir être novice à chaque fois. De traiter chaque texte avec de nouveaux yeux, avec l’état d’esprit du débutant, et de me demander « comment est-ce que je vais tenter de traiter ce sujet, pour obtenir le meilleur résultat possible. A l’opposé des recettes toutes faites.
Un élément change et nous redevenons des novices. Ca ne m’étonne pas. Nous sommes des êtres d’habitude. Les changer est aussi bon pour nous. Cela entretien la plasticité du cerveau. Utiliser la boîte automatique à obligé votre cerveau à créer de nouvelles connections neuronales. Super non?
Je suis d’accord pour l’écriture. Il n’y a pas de routine à part celle de devoir s’y mettre.
21 jours minimum pour établir de nouvelles connexions neuronales… autant dire que j’ai vite repris mes vieilles habitudes, ayant récupéré mon propre véhicule… les nouvelles connexions, c’est bien quand ça ne met pas en danger la vie d’innocentes personnes… 🙂
Merci Jérôme pour cet article qui tombe à point nommé puisque je sors tout juste de la vallée du désespoir et remonte la pente de l’illumination.
Merci pour vos conseils, vos métaphores (dit la jeune Padawan que je suis depuis maintenant plus de 40 ans!) et la variété de vos articles! La victoire est à chaque pas! réjouissons-nous en attendant d’être en haut! 😉
Merci pour ce commentaire 😊
Bonjour Jerôme. Article très intéressant et plaisant à lire, comme toujours sur votre blog 😉. Bravo !
Apres avoir écrit 3 romans, et pour me lancer dans le 4e, j’ai un peu relu ma prose précédente… et là je suis tombé au fond de la vallée du désespoir. Je sais qu’il y a des bons trucs dans mes ouvrages précédents, tout de même, car les gens achètent le tome 2 puis le 3 et donc ils doivent trouver quelque chose qui leur plaît ! Ils accrochent. Mais personnellement je vois mes lacunes comme un gros furoncle au milieu du nez.
Je dois améliorer mon rythme, le suspense et surtout mon style. Je lis beaucoup, je lis aussi des ouvrages d’auteurs qui expliquent leur façons de faire, comment mener un thriller, tenir le rythme, construire l’intrigue, je suis aussi des masterclasses… mais rien sur comment améliorer son style. Le style, il faut le trouver tout seul. J’en ai forcément un actuellement, mais je ne l’aime pas. Mon écriture est un peu trop scolaire encore à mon goût, parfois « gnangnan » même, je relis 100 fois et réécris 101 fois pour que ça soit mieux mais je ne suis jamais satisfait. Je sais que je peux faire mieux… Je suis peut-être un peu dur avec moi-même. En fait, je me flagelle pour me forcer à attaquer la pente de l’illumination (je préfère parler de « côté du savoir » car je ne veut pas finir en « illuminé » 🤪). J’en suis tout en bas et je ne vois pas le sommet. Je ne sais pas encore comment l’attaquer, quel chemin prendre. Alors j’étudie les plans des autres qui sont passés par là avant moi. Toujours insatisfait de mon travail, toujours à chercher mieux, je sens que je progresse tout doucement (car je vois le chemin parcourru entre mon tome 1 et le 4 que j’écris en ce moment) mais j’ai les yeux rivés sur le sommet que je ne vois pas et sur le chemin pour y arriver que je ne trouve pas, en ayant surtout peur de m’égarer et de ne jamais trouver ce chemin. Peut-être est-ce une impatience à vouloir se retrouver en haut ? Pour écrire plus froidement et surtout écrire tous les livres que j’ai en tête ? Cela m’inspire aussi une réflexion : il n’y a peut-être jamais de sommet, de plateau, à cette montagne, mais que des faux plats qui font suite à des pentes abruptes, et qu’il y a toujours un plateau plus haut, plus loin, et toujours un autre après… Et que cela ne finit jamais.
Si on m’avait dit qu’écrire était un tel sacerdoce, je ne me serai peut-être pas lancé dans l’aventure ! Maintenant c’est trop tard, j’ai mordu dans la pomme et j’en veux toujours plus. 😀
Bonjour Christian,
Tu touche là à un point fondamental, et je vais répondre sans attendre à ta question : non, il n’y a pas de sommet. Tu n’auras jamais l’impression d’avoir atteint le summum de ton propre style. Tu ne te diras jamais : « Ca y est! J’y suis arrivé. », car ce chemin n’a pas de fin. C’est une amélioration continue et une insatisfaction sans fond.
Mais cela ne doit pas te décourager, car d’après ton commentaire tu fais exactement ce qu’il faut. Le fait que tu remarque aujourd’hui tes erreurs du début ne peut signifier qu’une seule chose : tu es devenu un meilleur auteur. Tu as grimpé la côte du savoir et tu en es ressorti meilleur. Avancer sans se soucier de la destination. C’est d’après moi la seule chose à faire.