Comment finir une histoire : 6 astuces pour une fin idéale

Comment finir une histoires - 6 astuces pour une fin idéale
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Que la fin de votre roman soit gravée dans votre tête avant de commencer à écrire ou qu’elle vous vienne au fur et à mesure de l’avancée de votre projet, il y a une chose qu’un auteur doit maîtriser s’il veut laisser une impression durable à ses lecteurs : savoir finir une histoire.

La fin d’une histoire a un impact énorme sur comment les lecteurs se souviendront de votre livre. S’ils sont déçus par la fin du dernier chapitre, ils seront moins à même de le relire et encore moins de le recommander autour d’eux. Si le commencement de votre livre va déterminer si le lecteur continue de lire ou non, la fin sera décisive pour transformer un lecteur en fan.

Six types de fins (et à quoi elles servent)

Bien sûr, il n’existe pas de « bonne » fin universelle. L’écriture est un art et l’art est avant tout subjectif. Chaque lecteur appréciera un film ou un livre pour différentes raisons.

Cependant, l’écrivain doit prendre en considération les attentes du lecteur et l’histoire sera meilleure s’il répond à ces attentes (ou s’il n’y répond pas de façon intentionnelle).

Ces attentes varient d’un lecteur à l’autre, mais il est possible de les anticiper en tenant compte des éléments suivants :

– Le genre,

Si vous écrivez une romance, sachez que beaucoup de personnes ne comprendront pas que votre fin sorte du « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » (ou à minima un « ils furent heureux sur le moment »).

– la structure de l’intrigue

Si vous suivez le voyage du héros de Campbell pour la structure, votre héros se retrouvera à son point de départ, mais transformé par son expérience.

– le lectorat cible,

Un enfant aura des attentes très différentes d’un adulte.

– le thème du livre,

Votre thème et l’impression que vous voulez laisser à votre lecteur détermineront si vous voulez répondre à son attente ou, au contraire, la contrarier de façon intentionnelle (si vous la contrariez, assurez-vous quand même qu’elle soit fidèle au personnage, à l’intrigue et au thème que vous avez choisi sinon le lecteur sera complètement perdu).

Puisque je n’ai pas la prétention d’avoir inventé l’eau chaude et que d’autres ont déjà fait cela bien mieux que moi, voici une liste des 6 types de fins que l’on peut trouver dans un roman :

1 — Les fins résolues

Emballées avec un gros nœud rose. La fin résolue répond à toutes les questions posées dans le roman et dénoue tous les nœuds de l’intrigue. Tout ce qui arrive au personnage principal est clairement explicité au lecteur.

Quand faut-il utiliser une fin résolue ?

Très souvent utilisée dans les romans « stand alone » pour lesquels aucune suite ou ambition de série n’est pressentie (sauf si c’est le dernier volet de la série). Elle est très utilisée pour les romances (Et ils vécurent heureux…), mais pas que.

2 — Les fins non résolues

Ce type de fin soulève plus d’interrogation qu’il ne donne de réponse, et laisse le lecteur avec l’envie de savoir ce qui va se passer après. Cela laisse généralement pensif, on se remémore toutes les épreuves que le héros a traversées et laisse notre imagination inventer la suite non écrite.

Tout ne doit pas être non résolu. Il faut répondre à certaines questions ; laisser un os à ronger au lecteur. Mais des questions doivent être en suspens et de nombreuses portes laissées ouvertes.

Quand faut-il utiliser une fin non résolue ?

L’anticipation et l’excitation qu’une fin non résolue crée la rendent idéale pour une série de livres. Qui n’adore pas (déteste) un bon cliffhanger ?

3 — Les fins ambiguës

Les fins ambiguës laissent le lecteur en train de se demander « Et si… ? ». Plutôt que d’écrire explicitement ce qui arrive aux personnages à la fin du roman, la fin ambiguë instille un léger doute qui va laisser la porte ouverte aux spéculations sur ce qui va se passer après. La fin n’est pas non résolue, mais reste soumise à interprétation.

Quand faut-il utiliser une fin ambiguë ?

C’est la fin qu’il vous faut si vous voulez que le lecteur continue à réfléchir, après sa lecture, au message véhiculé par votre roman.

Une fin résolue répond à toutes les questions et met donc fin à la réflexion. En revanche une fin ambiguë bien tournée tentera de rapprocher le lecteur de ce que l’auteur a voulu dire à travers son histoire.

4 — Les fins inattendues

Vous avez conduit vos lecteurs à croire que votre roman va se terminer d’une certaine façon, mais (en bon sadique) vous ajouter un rebondissement qu’ils n’avaient pas vu venir à la dernière minute.

Une fin inattendue réussie est une vraie source de fierté pour un auteur. D’autant plus que, aujourd’hui, les lecteurs/spectateurs abreuvés en permanence de films et de séries sont devenus très difficiles à surprendre.

Attention néanmoins, car une fin inattendue mal tournée peut frustrer les lecteurs et les rendre furieux. Même inattendue, même surprenante, la fin doit être cohérente avec le reste du roman.

Agatha Christie était la reine des fins inattendues. Celle des « Dix petits nègres » est devenue légendaire.

Quand faut-il utiliser les fins inattendues ?

Dans les romans dans lesquels toute l’intrigue repose sur un mystère (« Qui est le meurtrier ? » par exemple). Les fans du genre « s’attendront à être surpris » et seront même déçus s’ils ne le sont pas. Cela ne veut cependant pas dire que le retournement doit venir de nulle part. Pas de Deus ex machina s’il-vous-plait !

Comme le petit Poucet, vous devez laissé des miettes de pain tout au long du livre, préparez le terrain pour que le lecteur puisse s’y référer quand il aura le mot de la fin et qu’il puisse se dire : « Mais oui, bien sûr ! »

5 — Les fins « en boucle »

Si vous suivez le « Voyage du héros » de Campbell comme structure narrative, votre histoire est un cycle dans lequel le héros revient, à la fin, à son point de départ (souvent au sens métaphorique).

En d’autres termes, l’histoire se termine là où elle a commencé que ce soit d’un point de vue géographique (au même endroit), contextuel (la même situation) ou événementiel (les mêmes actions).

Quand faut-il utiliser les fins en boucle ?

Plus commune dans la fiction de genre, ce type de fin a l’avantage de donner une direction pendant que vous écrivez. Après tout, vous allez finir là où vous avez commencé. Mais n’allez pas croire que cela rend l’écriture plus facile. Au contraire, c’est à vous de donner plus de profondeur à ces actions et événements répétés afin qu’à la fin, ils donnent une sensation complètement différente.

6 — Les fins étendues

Aussi connue sous le nom d’Épilogue, elle montre ce qui arrive au monde dans lequel se déroule l’histoire après la clôture de l’histoire du héros, à un point plus ou moins éloigné du futur.

Quand faut-il utiliser les fins étendues ?

S’il vous reste des choses à dire à la fin de votre histoire, ou quelques morceaux à recoller, mais que vous n’en avez pas eu l’occasion durant le récit, alors c’est la fin pour vous.

Attention, cependant que la fin étendue vient en plus d’une fin traditionnelle et ne suffira pas à rattraper une fin bancale. Elle est juste là pour donner un coup d’œil aux conséquences du récit sur le reste du monde concerné par l’histoire.

 

Six astuces pour réussir sa fin de roman

Maintenant que vous avez une vue d’ensemble sur les différentes fins possibles et comment vous en servir, voici une petite compilation de trucs et astuces pour créer une fin qui restera dans les mémoires de vos lecteurs.

1 — Trouvez votre fin dans le commencement

Même si votre histoire comporte plusieurs intrigues et sous-intrigues, tous les livres tournent autour d’une question posée dans le premier chapitre : Qui a tué le docteur Lenoir ? Cet homme et cette femme vont-ils finir ensemble ? Va-t-il sauver le monde ? Vont-ils sauver leur couple ? Etc.

C’est cette question qui sera la force motrice de votre intrigue. Vous voulez donc vous assurer que vous y répondez avant la fin du livre.

Même si votre livre est le premier d’une longue série, il faut que chaque livre de la série possède sa propre question centrale et que vous y répondiez avant la fin pour qu’il soit complet.

2 — Mettez une dose d’espoir dans votre fin

Votre personnage a traversé l’enfer tout au long du roman, laissez-le donc voir un peu de la beauté du monde pour lui permettre de reprendre son souffle. Un peu d’espoir pour lui permettre de s’engager dans une nouvelle aventure.

Même si votre fin doit donner envie au lecteur d’en savoir plus, il doit refermer le livre en se disant que ce monde est cruel, mais aussi merveilleux.

3 — Restez intéressant

Ce n’est pas parce que vous avez su amener le lecteur jusque-là que vous devez vous relâcher. Même si certains genres induisent un certain type de fin, vous ne voulez pas que vos lecteurs vous voient arriver à cinquante kilomètres.

En d’autres termes, même si une résolution aux questions posées est attendue, il est de votre devoir d’auteur de proposer une fin qui reste originale et intéressante ; pour cela, le conseil est le même que celui pour éviter les clichés : allez plus loin que votre première inspiration. Si c’est la première que vous avez eue, dites-vous que c’est probablement la première à laquelle penseront les lecteurs. Continuez à creuser après votre première idée, voire après la deuxième et la troisième.

(Lisez l’article : Comment éviter les clichés)

4 — La dernière impression compte

D’une certaine façon, la dernière ligne d’une histoire est encore plus importante que la première. C’est la dernière impression que vous laisserez dans l’esprit du lecteur et le point final de votre livre.

Réfléchissez au genre d’émotion sur laquelle vous voulez que votre lecteur referme votre livre et demandez-vous quelle image finale pourrait le mieux provoquer cette émotion.

5 — Bouclez la boucle

« Vous devez boucler la boucle. Vous devez terminer là où vous avez commencé. Vous devez prendre la vérité en laquelle votre personnage principal croyait au début de l’histoire et l’exposer comme le mensonge qu’elle est à la fin. Dans votre fin, le personnage principal n’a pas à obtenir ce qu’il veut, mais il doit obtenir ce dont il a besoin. » Jenn Bailey

(Lisez l’article : « Jusqu’où aller dans la construction de ses personnages ? »)

6 — Ne dites pas tout

Il y a un équilibre à trouver pour une bonne fin. Si vous ne répondez pas assez aux questions posées, la fin aura l’air précipitée, bâclée et insatisfaisante, mais si vous répondez à trop de questions, le dénouement sera trop lent.

Alors que faire ? Je pense qu’il est préférable de faire confiance à vos lecteurs, plutôt que de passer des chapitres entiers à vous assurer que toutes les questions que vous avez posées ont reçu une réponse. Ne vous inquiétez pas trop pour vos lecteurs. Ils tireront leurs propres conclusions.

L’erreur à ne pas commettre, c’est de garder toutes vos résolutions pour les cinq dernières pages et de vous retrouver coincé. Il vaut mieux distiller les réponses au goutte-à-goutte, cela permettra à votre récit de respirer.

Je termine sur un dernier conseil : quelle que soit la fin que vous avez choisie pour votre roman, gardez toujours en tête l’histoire qui l’a précédée et donnez-lui la fin dont elle a besoin. N’essayez pas de trouver celle que vous pensez que vos lecteurs attendent, et tout le monde sera satisfait.

À vous ! Quelle est votre façon préférée de terminer une histoire ? Avez-vous une méthode particulière ? Dites-le dans les commentaires en dessous.

Image par Gerd Altmann de Pixabay


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4 réponses

  1. Pour moi la pire fin que j’ai pu lire c’est la fin de la saga de Robin Hoob (l’assassin royal, suivi des aventuriers de la mer, la cité des anciens et le fou et l’assassin) quand vous avez était au bout des 39 volumes qui constituent cette histoire, la fin est tellement décevante que jamais plus de ma vie je ne relirai ces livres ! 39 tomes on a le temps de connaitre et d’aimer son personnage (je ne raconterai pas la fin pour ne pas spoiler) mais là Robin Hoob a écrit la pire fin qui puisse exister !
    Vous avez entièrement raison lorsque vous dites de faire attention à la fin d’un roman. C’est souvent l’erreur que l’on trouve dans les 1ers romans. Tout au long du livre l’histoire est bien fichue, détaillée, intéressante et quatre ou cinq pages avant la fin soit tout s’accélère, n’est plus recherché, et parfois bâclée… et là on se dit que l’auteur n’a pas su finir son livre.
    Pour en avoir déjà discuté avec de jeunes auteurs, c’est la plus part du temps le cas. Ils m’ont avoué les uns et les autres qu’ils n’avaient pas su comment finir car ils avaient tout dit dans leur livre et ils étaient parfois fatigués de leur personnage !
    Personnellement je ne commence à écrire une histoire que lorsque je sais comment je vais la finir.
    Avoir le début et la fin, c’est essentiel. Le reste ? Le corps de l’histoire ? C’est du remplissage. C’est là où l’on peut se lâcher, dire ce que l’on a envie de dire, le message que l’on veut passer etc. mais si le début et la fin sont bâclés rien ne restera.

  2. Pareil, avoir le début et la fin c’est essentiel pour moi avant de commencer la rédaction. Après, on pourrait se dire que si on a le début et la fin, à quoi bon écrire l’histoire ? Si surprises il y a pour l’auteur, celles-ci se rencontrent effectivement dans le corps du récit, et les surprises seront nombreuses : passages qui se révèlent beaucoup plus plaisants et agréable à écrire que ce qu’on avait pensé de prime abord, personnage qu’on croyait secondaire et qui prend une place grandissante dans l’intrigue, pistes pour une suite à laquelle on n’avait même pas pensé au départ… La joie de l’écriture est dans la découverte du chemin qui mène du point A au point B, et on espère que le lecteur éprouvera ne serait-ce qu’une fraction de ce plaisir. Ce serait déjà pas mal.

  3. Je suis d’accord de soigner la fin, mais pas d’accord concernant No country for old men… L’ellipse finale me convient tout à fait, et me rappelle la fin de U-turn, quand la voiture conduite par (le personnage joué par) Sean Penn tombe de nouveau en panne au milieu de nulle part alors qu’il a une balle dans l’abdomen et qu’il se vide de son sang. Je n’ai pas besoin de le voir dévoré par les vautours pour apprécier le film. Au contraire, il me semble « qu’appuyer » en décrivant par le menu sa fin prochaine alourdirait considérablement le film. Idem pour « No country… »

  4. Bonjour tout le monde

    Le 1 er tome d’une série de 6 tomes se termine par un changement profond du personnage central. Il est complètement désillusionné par rapport à l’amour et à sa carrière convoitée depuis son enfance. Il n’en est qu’à ses débuts, il a son permis d’exercice de la profession. Contre toute attente, au lieu de travailler, il s’envole vers un autre continent pour y faire d’autres études supérieures, chose à laquelle il n’avait jamais pensé… Voilà le sujet du 2e tome , que va-t- il lui arrivé?

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