Comment écrire un roman à la troisième personne

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Écrire un roman à la troisième personne est l’option qui s’impose par défaut quand vient le choix du point de vue. Pour autant, ce n’est pas un choix qui se fait à l’aveugle.

Certes, il est plus courant, plus connu et donc plus « facile » que celui d’une narration à la première personne. Mais il a également ses contraintes, ses limites et ses subtilités. Vais-je vous conseiller d’écrire un roman à la troisième personne sans les connaître ? De vous lancer comme ça ? À l’aveugle, en vous disant « Mais oui ! Ça va le faire ! »

Ce serait mal me connaître 😉

Dans cet article, je vous propose :

– une description complète des deux types de points de vue à la troisième personne,

– les avantages et inconvénients de chacun d’eux,

– les situations dans lesquelles vous devez choisir tel ou tel point de vue,

– la subtilité qui donne du rythme et de la profondeur à vos personnages quand vous écrivez à la troisième personne.

Le tout illustré par des extraits faits maison.

Partant ? Si vous me répondez non avec un programme pareil, je vous conseille de laisser tomber l’écriture et de vous mettre au macramé.

écrire un roman à la troisième personne, c'est comme suivre ses personnages avec une longue vue
Image par Patricia Alexandre de Pixabay


Point de vue omniscient ou limité ?

Le choix d’écrire un roman à la troisième personne du singulier n’est que le premier d’une série de trois options que vous devrez prendre avant et pendant l’écriture de votre livre.

La deuxième de ces options à prendre avant le début de la phase d’écriture est celle du point de vue omniscient ou limité.

Pourquoi avant ? Parce que ce choix est final et ne devra pas être changé une fois fait. Que vous choisissiez l’un ou l’autre, vous serez uni pour toute la durée de votre travail pour le meilleur et pour le pire. Alors oui, il est toujours possible de divorcer et de revenir en arrière, mais cela signifie également reprendre tout ce que vous avez déjà écrit pour que ce soit cohérent.

Les divorces coûtent cher (on est nombreux à pouvoir en témoigner), alors réfléchissez bien avant de dire « oui ».

Le point de vue omniscient

L’auteur est omnipotent quelque soit sont point de vue, mais il n’est omniscient qu’avec la troisième personne.

Omniscient est à prendre au sens littéral : vous savez tout, sur tout et tout le monde. Cela signifie que votre connaissance de votre histoire ne connaît pas de frontière géographique, temporelle et émotionnelle.

Vous pouvez vous déplacer dans votre récit comme bon vous semble d’un endroit à un autre, d’une époque à une autre et d’un personnage à un autre. Personnages dont vous connaissez par cœur les pensées, rêves, souvenirs et désirs.

Exemple :

« Paul dansait presque devant la porte du bureau de Julie tant il passait rapidement d’un pied sur l’autre. Il voulait simplement l’inviter à dîner, mais il avait l’impression de se présenter à un examen. Il avait tout mûrement réfléchi : le choix du restaurant, les vêtements qu’il allait porter, le programme de la soirée, pour être sûr de correspondre à ce qu’il pensait être son genre d’homme idéal. Si seulement il avait su que Julie mourrait d’envie de se trouver un compagnon qui lui proposerait des soirées pizza à regarder le foot à la télé. Il se serait sûrement détendu un peu. »

Voilà typiquement ce que peut faire un point de vue à la 3eme personne omnisciente. C’est efficace, court et direct, car le narrateur est en mesure d’expliquer le malentendu qui oppose Paul et Julie de but en blanc.

En écrivant à la troisième personne omnisciente, vous êtes littéralement Dieu
Image par Zhivko Dimitrov de Pixabay

Le point de vue limité

Avec un point de vue limité, le narrateur est contraint à un seul angle. Il ne peut avoir accès qu’à la version de l’histoire de Paul ou celle de Julie à la fois.

Alors vous allez me dire « Mais quelle différence alors entre écrire un roman à la troisième personne limitée et à la première personne ? »

C’est une bonne question (et je vous remercie de l’avoir posée).

La différence tient dans la flexibilité, plus grande, du point de vue limité. Il vous sera plus facile de changer de points de vue, c’est-à-dire de passer d’un personnage à un autre, qu’avec la première personne du singulier. Tout ce que vous aurez à faire pour cela, c’est de sauter une ligne.

Les lecteurs savent qu’un saut de ligne peut introduire un changement majeur dans la narration d’une histoire à la troisième personne. Ce changement peut concerner l’emplacement géographique, la ligne temporelle et le point de vue d’un personnage. Pas de souci à ce niveau-là, donc.

En revanche, il convient de le mettre rapidement au parfum. Le changement que vous opérez devra être introduit très rapidement, dès la première phrase, pour que le lecteur ne se sente pas largué.

Exemple :

« Paul dansait presque devant la porte du bureau de Julie tant il passait rapidement d’un pied sur l’autre. Il voulait simplement l’inviter à dîner, mais il avait l’impression de se présenter à un examen. Il avait tout mûrement réfléchi : le choix du restaurant, les vêtements qu’il allait porter, le programme de la soirée, pour être sûr de correspondre à ce qu’il pensait être son genre d’homme idéal.

De son côté, Julie se désespérait en fixant le calendrier humoristique posé sur son bureau. Le Chat de Geluck semblait la narguer en lui rappelant l’imminence du prochain week-end et qu’elle n’avait, à nouveau, personne avec qui le passer. Elle allait à nouveau manger une pizza en solitaire devant la champion’s league et cette idée lui donnait le cafard. Le foot, ça se partage ! »

Oui, c’est plus long. C’est normal, le point de vue limité ne permet pas la présentation directe des événements comme l’omniscient, mais cela offre certains avantages…

Les avantages du narrateur limité

Au final, vous allez le voir, la grande différence entre le point de vue omniscient et le point de vue limité se résume à une question de distance entre le lecteur et le personnage.

En effet, écrire un roman à la troisième personne ne signifie pas pour autant éloigner drastiquement le lecteur du personnage. Il est possible de le garder impliqué dans son histoire et de l’aider à s’identifier à lui. C’est juste plus ou moins facile en fonction du point de vue choisi.

Avec le point de vue omniscient, c’est très compliqué, pour ne pas dire impossible. Le narrateur se baladant d’un personnage à un autre en permanence, il est très difficile pour le lecteur de s’attacher à eux. Il voit la scène d’un point en hauteur et éloigné. De ce fait, on est plus dans la présentation des événements (quelqu’un raconte l’histoire) que dans la représentation de ces événements (quelqu’un vit cette histoire).

Il n’y a pas d’identification possible, pas de partage d’émotion. Le lecteur est toujours réduit au statut de témoin, à l’extérieur de l’histoire.

La 3e personne limitée rallonge le temps (comme on l’a vu dans l’exemple précédent), mais elle raccourcit la distance entre le lecteur et le personnage. Le récit est plus long, mais le lecteur s’implique plus dans la vie du personnage.

Le point de vue limité ne peut pas nous montrer autant de choses en aussi peu de temps comme l’omniscient, mais la vision qu’il nous offre est plus proche et personnelle.

La troisième personne limitée: le bon point de vue pour que le lecteur s'identifie au personnage
Image par Pezibear de Pixabay

 

Alors, écrire un roman à la troisième personne… ou pas ?

« Ben me vl’a beau, me direz-vous. Avant j’hésitais entre la troisième et la première personne, et maintenant j’ai encore plus de choix et plus de doute. Merci bien ! »

Pas de panique. Ne vous abonnez pas encore au blog mon-macrame.fr, on va détricoter tout ça pour que ce soit plus clair.

La chose à comprendre c’est qu’il n’y a pas un choix meilleur que les autres, mais un choix plus adapté que les autres en fonction de l’histoire que vous voulez écrire et de votre style d’écriture.

Présentation ou représentation ?

Nous l’avons déjà vu, la présentation met le narrateur en avant (celui qui raconte) alors que la représentation l’efface au profit du personnage (celui qui vit l’histoire).

Sachant cela, on sait que la narration à la première personne et le point de vue omniscient sont plus dans la présentation que dans la représentation.

Donc si votre objectif est de vous effacer le plus possible tout en partageant les émotions de vos protagonistes, alors la 3e limitée est la meilleure option pour vous.

Voulez-vous être drôle ?

Voir quelqu’un qui tombe peut être drôle, très drôle même. Mais voir quelqu’un qui tombe et se fait mal ne l’est pas. Pourquoi ?

Réponse: la distance. Si nous voyons la douleur chez l’autre, nous compatissons. Nous nous mettons à sa place. Nous faisons preuve d’empathie, car nous avons tous ressenti une douleur similaire dans notre vie.

En conséquence, si vous voulez que votre lecteur rie en lisant votre roman, vous devez mettre de la distance entre lui et votre personnage. Vous aurez donc intérêt à écrire votre roman à la troisième personne omnisciente ou, éventuellement, la première personne si votre ressort comique repose principalement sur l’ironie.

Quelle est l’échelle de votre roman ?

Votre roman est-il un huis clos se déroulant sur les 48 heures d’une garde à vue ou une saga sur une guerre intergalactique entre deux peuples immortels ?

Nous l’avons déjà vu, le point de vue limité peut être long à écrire. Vous avez sans doute intérêt à être concis si votre histoire couvre une large période, si vous vous déplacez beaucoup d’un endroit à l’autre ou si vous suivez de nombreux personnages. Sinon, vous risquez de faire comme Georges R Martin qui a dû laisser Hollywood terminer son histoire avant lui (et on sait ce que ça a donné).

Souvenez-vous que le point de vue omniscient vous fera gagner en efficacité et en concision.

Envie de réel ?

Si vous préférez l’effet de réel induit par un témoignage, la première personne est votre meilleure option.

Style riche/histoire pauvre ou style pauvre/histoire riche ?

Si vous doutez de votre style, mais que vous avez confiance dans votre histoire alors la troisième personne limitée est l’option qui vous offrira une écriture fluide et claire. C’est la raison pour laquelle c’est le choix le plus courant et celui qui est recommandé au débutant.

Les lecteurs sont plus souvent attirés par une histoire plutôt que par le style d’un auteur. Le point de vue limité combine à la fois la flexibilité de l’omniscient et l’intensité de la première personne. Il est également le point de vue le plus commun, car il n’attirera pas l’attention du lecteur sur une langue ou un style mal maîtrisé.

En revanche, si votre histoire est « faible », mais que votre style est riche (un peu à la Proust) la première personne ou le point de vue omniscient vous permettra d’attirer l’attention sur votre style plutôt que sur votre histoire.

Si votre but est de faire de belles longues phrases, optez pour l'omniscient ou la première personne
Image par Michal Jarmoluk de Pixabay

 

Les niveaux de pénétration

Vous l’avez maintenant compris, la grande différence entre écrire un roman à la troisième personne limitée, omnisciente ou à la première personne n’est qu’une question de distance.

Mais si vous avez opté pour le point de vue limité, vous devrez à nouveau choisir à quelle profondeur vous voulez vous immerger dans la tête de votre personnage « point de vue ». C’est ce qu’on appelle les niveaux de pénétration.

À la différence des deux choix précédents (choix de la personne, choix du point de vue), le niveau de pénétration se détermine pendant la phase d’écriture. En effet, ce choix ne se fait pas pour l’ensemble du roman, mais scène par scène, car il n’est pas possible de garder le même niveau de pénétration tout au long d’un roman… enfin c’est possible, mais le résultat n’est pas génial.

Mais quels sont donc ces niveaux de pénétration ?

La pénétration légère

Le narrateur va nous faire part des pensées et émotions du personnage dont nous partageons le point de vue, mais il le fera de façon épisodique et après l’action. Généralement, ces pensées et émotions sont introduites par une proposition incise du genre « pensa-t-il ».

Exemple (toute ressemblance avec une histoire vraie serait une complète coïncidence) :

« Paul regarda sa montre pour la troisième fois en cinq minutes.

– Tu es bientôt prête ? demanda-t-il depuis le bas des escaliers.

– Oui, dans quelques minutes, répondit Julie depuis la chambre, à l’étage.

Quelques minutes” pensa-t-il. Un doux euphémisme pour une grosse demi-heure. Il calcula rapidement le temps de trajet nécessaire et la probabilité de subir les bouchons du week-end. Il soupira profondément. Elle l’entendit.

– Je ne vais tout de même pas rencontrer tes parents à moitié maquillée, cria-t-elle. »

La pénétration avancée

Ici, le narrateur nous fait part de la scène telle que le personnage la ressent. Nous avons continuellement accès à ses pensées.

Exemple :

« Paul regarda sa montre pour la troisième fois en cinq minutes. Ils auraient déjà dû partir depuis un bon quart d’heure et il n’entendait toujours pas le raclement de la chaise sur le plancher de l’étage ; bruit qui précédait son arrivée élégante et pomponnée.

– Tu es bientôt prête ? demanda-t-il depuis le bas des escaliers.

– Oui, dans quelques minutes, répondit Julie depuis la chambre.

Ces quelques minutes allaient vite se transformer en une demi-heure. Il le savait. À onze heures passées, ils avaient toutes les chances de se prendre les bouchons du week-end. À cette pensée, il soupira malgré lui. Elle l’entendit.

– Je ne vais tout de même pas rencontrer tes parents à moitié maquillée, cria-t-elle. »

La pénétration cinématographique

Directement inspiré du cinéma, le narrateur nous montre la scène comme si nous la voyons au travers de l’œil d’une caméra. Nous n’avons jamais accès aux pensées des personnages, mais nous pouvons la deviner au travers de l’expression de leur regard, de leur gestuelle ou autres détails physiques.

Exemple :

« Paul regarda sa montre pour la troisième fois en cinq minutes et pianota nerveusement la rampe d’escalier.

– Tu es bientôt prête ? demanda-t-il depuis le rez-de-chaussée.

– Oui, dans quelques minutes, répondit Julie depuis la chambre, à l’étage.

Sa mâchoire inférieure se crispa. Il consulta rapidement l’état du trafic routier sur son téléphone. Sur l’écran, la carte de la ville était veinée de rouge. Il poussa un profond soupir. Elle l’entendit.

– Je ne vais tout de même pas rencontrer tes parents à moitié maquillée, cria-t-elle. »

Quand utiliser ces niveaux de pénétration ?

Comme je l’ai dit plus tôt, on peut (et on doit) passer d’une pénétration à l’autre au cours d’un même roman. Le lecteur ne s’en aperçoit pas. C’est presque transparent pour lui, quoiqu’il sentira la différence de résultat :

– La pénétration avancée donne une narration intense qui implique fortement le lecteur, mais les points de vue émotionnels et personnels sont tellement dominants dans la narration qu’ils en sont presque handicapants s’ils sont poussés trop loin ;

– La pénétration cinématographique, de son côté, est calme et distante. Elle est fiable, car le narrateur ne ment jamais quand il l’utilise, mais l’absence de sentiments affichés peut devenir frustrante pour le lecteur ;

Les meilleurs résultats sont obtenus en passant d’une pénétration à l’autre selon les besoins de l’histoire. Parfois vous voudrez donner l’impression au lecteur qu’il est le personnage, parfois vous voudrez calmer le jeu avec une technique cinématographique plus passive. Entre les deux, vous vous contenterez d’une pénétration légère qui permettra au lecteur de garder à l’esprit que vous pouvez le faire entrer dans l’esprit du personnage à tout moment.

Écrire un roman à la troisième personne, c'est aussi pénétrer l'esprit de vos personnages
Image par Gerd Altmann de Pixabay

 

Voilà un ensemble des points importants à connaître quand on veut écrire un roman à la troisième personne du singulier. J’espère que cet article, tout comme celui dédié à l’écriture à la première personne, vous aura aidé à voir plus clair dans ce choix aux multiples conséquences sur votre histoire.

Maintenant, dites-moi quel est votre point de vue préféré. Celui avec lequel vous êtes le plus à l’aise. Celui que vous envisagez pour votre prochain roman.

Dites-le-moi dans les commentaires.


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9 réponses

  1. Comme j’ai basé mon intrigue sur un mystère, « Mais qui est donc Sister Love » ne pouvait pas être à la première personne. Il était hors de question d’entrer dans sa tête, et même avec une écriture cinématographique, le personnage lui-même restant très en maîtrise de ses émotions, je ne pouvais donner que très peu d’indices au lecteur. Je misais beaucoup sur les flashbacks pour lui insuffler sa personnalité, car c’étaient les moments où elle était « vraie ». Elle l’était de temps en temps hors flashbacks, moi je savais quand, mais il ne fallait pas forcément insister, au risque que le lecteur ne devine le twist final, dont j’espérais qu’il éclairerait d’un jour nouveau ses attitudes précédentes. C’était le but, en tout cas. Le second tome n’aura plus cette aura de mystère, puisqu’il va se reposer sur les secrets révélés dans le premier, le personnage principal peut y exprimer ses émotions de façon beaucoup plus libre et directe, ce qui devrait préparer des changements dans le tome 3 ! J’ai déjà eu la remarque d’un éditeur potentiel que mon style était plutôt pauvre, ton article me l’a rappelé.

    Mon second roman est en point de vue omniscient, il y avait moins la nécessité de dissimulation d’information, on connaît même le coupable assez rapidement, je mise dans celui-ci sur la découverte progressive de l’intrigue et sur la façon dont le coupable pourra se faire prendre, je l’espère au travers de personnages attachants.

    Je pense qu’il y a toujours une composante cinématographique dans mes histoires, étant donné que je visualise les scènes. Pour le meilleur et pour le pire, nos références, contrairement à celles de nos illustres ancêtres, sont désormais plus audiovisuelles que littéraires !

  2. Rah la la, qu’est-ce que je les aime tes articles !
    J’ai écris mon premier roman à la première personne, c’aura étéle seul sur les 6. Les autres sont écrits à la 3e personne, limitée comme tu dis, une sorte de point de vue interne qui me permet de regarder le monde au travers des yeux du personnage, plutôt que de lui faire regarder le monde à travers mes propres yeux. C’est un peu ce que j’avais fait avec le premier roman.

    Je reconnais bien ma facon d’ecrire dans l’exemple que tu donnes sur le point de vue limité. J’aimais bien sauter du point de vue d’un personnage à un autre dans un même chapitre, cette bascule m’amusait. Pour mon 3e roman, un lecteur m’a dit que lorsqu’il était avec machin, il n’avait pas envie de savoir ce que machine pensait. Ça m’a filé un gros doute. Après j’ai fait gaffe à ne pas trop « basculer ». Tort ou raison, je ne sais pas.
    Par contre, l’idée selon laquelle on peut s’y perdre en passant d’un personnage a un autre s’il y a beaucoup de déplacement et beaucoup de lieu m’ennuie un peu, parce que j’ai justement le cas dans mon roman en cours. Je suis à cette fameuse 3e personne et j’ai besoin des attentes et des ressentis de chacun qui les poussera à faire une chose en commun. Mon premier chapitre avec le premier personnage mis en place dans un lieu defini fait 7 pages. Apres coup, je me suis dit que ce serait trop long si je faisais pareil avec les autres (ils sont une dizaine), et que lorsque je reparlerais du premier le lecteur ne saurait plus qui c’est. Ma fille me dit que ce ne sera pas un problème si je continue à fait vivre le premier auprès du seco d dans mes déplacements.
    Quoi tu en penses ?
    Petit détail, il s’agit d’une vie sous terre où les habitants vivent dans 4 niveaux habités et travaillent dans 3 niveaux (7 en tout). Chacun aura une raison de sortir de cet endroit.

    1. A première vue (mais c’est difficile à dire sans connaitre mieux l’histoire), ton roman a l’air de coller avec un pdv omniscient. Le grand nombre de personnages, s’ils ont tous plus ou moins la même importance dans l’intrigue, t’obligerait à écrire quelque chose de très long au point de vue limité. Cela reste possible bien sûr, mais gare à l’indigestion.

      1. Aïe ! Je trouve compliqué le point de vue omniscient s’il empêche l’introspection. Après, je n’ai pas l’intention de trop approfondir les personnages pour justement ne pas faire trop long. Les personnages n’ont pas tous la même importance, ni les mêmes motivations, elles vont pourtant toutes se rejoindre quand il s’agira de sortir du Colonat pour un groupe de 7. Le point de vue omniscient, on a trop de hauteur je trouve, alors que ce qui m’interesse c’est d’aller au coeur du personnage. Il va falloir doser.
        Bref, je ne vais pas développer ça dans un commentaire. Merci pour ta réponse 🙂

  3. Article très enrichissant. Mais je me dis que soit je ne suis pas comme tout le monde, soit je ne sais pas écrire. Pour moi le « je » est plus facile. Il m’aide à être entièrement dans la tête du personnage et à décrire ses émotions. Mes romans sont faits ainsi. Bcp d’émotions et mes lecteurs apprécient.
    Le « il » me semble lointain pour ce genre d’écriture et je ne me sens pas concernée par les personnages.
    Cela dit je jongle entre le « je » et le « il » le temps d’un chapitre souvent lorsque je ne veux pas en dire trop sur le personnage.
    Ma façon d’écrire me semble contradictoire avec ce que vous dites. Alors mauvaise auteur ?

    1. Mauvaise auteur? non
      Après avoir échangé avec plusieurs auteurs sur ce sujet, j’ai l’impression que les points de vue sont comme les cinq sens, nous en avons tous un préféré, un qui domine les autres. Question de sensibilité? de style? Je ne sais pas, mais ça n’engage en rien la qualité de vos livres.

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